Cet article est tiré du « Rameau » n° 22, avril 2023, bulletin de la Maison de formation Saint Pierre Chanel-des Pères Maristes du District d'Afrique à Yaoundé (Cameroun), avec l'aimable autorisation d'Yvan Carré sm, son supérieur. - This article was published in "Le Rameau", Nr 22, April 2023, Saint Peter Chanel formation house–Marist Fathers, Yaoundé, Cameroon, District of Africa , courtesy of its Superior, Fr. Yvan Carré sm
L'écologie, une question qui concerne toutes les sociétés africaines
Depuis quelque temps notre « maison commune » est sérieusement menacée par le changement climatique et la dégradation de l'environnement. Malheureusement, l'Afrique ne semble pas être consciente de ce qui l'attend dans le futur. Nous constatons que l'impact du changement climatique est déjà perceptible sue le continent noir. La raréfaction des ressources met en péril l'indépendance alimentaire ; les déchets toxiques sont répandus dans l'environnement et affectent la santé humaine. Alors que faudrait-il faire, puisque l'Afrique est menacée ? Elle, qui contribue le moins à l'émission de gaz à effet de serre, elle ne devrait pas en être affectée, elle ne devrait pas payer un lourd tribut pour des perturbations causées par d'autres continents.
Beaucoup de gens ont toujours cru que l'écologie était un problème de pays riches. Autrement dit, on doit atteindre un certain niveau de vie pour prendre en compte les défis écologiques. C'est pourquoi il nous faut souligner en premier que l'écologie n'est pas une discipline scientifique compliquée. C'est une manière de vivre et de se situer dans le monde. C'est-à-dire que l'écologie concerne tout le monde : riche ou pauvre, homme ou femme, jeunes ou vieux. Rappelons-nous aussi que nos ressources ne sont pas illimitées, nous pourrions nous trouver un jour sans ressources. Cela veut dire que préserver nos ressources est aujourd'hui la préoccupation chacun. Le pape François affirme que « nous avons besoin d'une conversion écologique, ce qui veut dire changer la perception de notre rapport à la nature. » On peut se demander si la conversion dont parle le pape peut aussi avoir lieu chez les Africains, quand on sait que l'information sur l'environnement semble réservéesur ce continent à une élite d'experts.
Le Saint Père nous appelle à une conversion, dans notre relation avec Dieu, mais aussi avec nous-mêmes. C'est pourquoi le cœur de l'écologie est l'établissement, ou le rétablissement, de relations justes. En Afrique, par exemple, nous nous définissons par la relation avec les autres, et nous ne regardons pas la nature comme quelque chose qui nous est extérieur. Nous sommes présents dans lanature, elle nous inclut. Nous sommes les enfants de la terre, nous avons un profond respect pour chaque être. La « terre est notre mère » et c'est pour cela que les diverses créatures sont nos frères et nos sœurs. En Afrique, il y a la tradition du jubilé de la terre, nos traditions culturelles insistent beaucoup, par exemple, sur la mise en jachère, qui consiste à laisser la terre se reposer. Mais on peut se demander quel rôle joue l'Afrique dans le processus de préservation de l'environnement.
Malheureusement, nous constatons que l'Afrique est toujours en retard dans ce processus. Nous constatons que les Africains sont cruellement absents de nombreux débats et de bien des instances où des décisions importantes sont prises par rapport aux enjeux écologiques. Comme nous sommes absents, les autres décident pour nous. Nous avons sans doute doute moins contribué que les autres continents au changement climatique. Mais c'est nous qui allons en payer les conséquences davantage que les autres, parce que nous avons moins de capacités à anticiper les changements climatiques et à y réagir. La réalité, c'est que l'Afrique a un long chemin à parcourir avant de pouvoir faire face à la crise du climat et de l'environnement, qui ne fait que commencer à affecter notre continent.
Simon Pierre AKONO AKONO
ECOLOGY, AN AFFAIR OF EVERY AFRICAN SOCIETY
For some time, our ''common home'' has been under serious threat due to climate change and environmental degradation. Unfortunately, Africa does not seem to be aware of what awaits her in the future. We see that the impact of climate change is already noticeable on the black continent. Resource scarcity jeopardizes food independence; toxic waste discharged into the environment that affects human health. So, what should be done as far as Africa is concern? She, who contributes least to the greenhouse, should not be affected and not pay a heavy price for disruptions caused by other continents?
Many people have always had the idea that ecology is a problem of rich countries. In other words, you have to reach a certain standard of living to place yourself on ecological issues. Therefore, let us first emphasize that ecology is not a complicated scientific knowledge. It is a way of living and relating to the world, while respecting it. That is to say, ecology concerns everyone: rich or poor, male or female, young or old. Let us also remember that our resources are not unlimited, we may one day find ourselves without resources. This means that preserving our resources is a concern for everyone today. His Holiness Pope Francis affirms that ''we need an ecological conversion, that is to say changing perceptions in our relationship with nature''. One wonders if this conversion of which the Holy Father speaks can also materialize among Africans, especially when one knows that information on the environment in the continent seems reserved for expert elite.
The Holy Father calls us to a conversion, a conversion of our relationship with God, but also with ourselves. The heart of ecology is therefore the establishment or reestablishment of right relationships. In Africa, for example, we define ourselves by the relationship we have with others and we do not see nature as something outside of us. We are present in nature, it includes us. We are children of the earth; we are in a deep respect with each being. The ''earth is our mother'' and therefore the various creatures are our brothers and sisters. In Africa, the jubilee of a land is a tradition, our cultural traditions, for example, insisting a lot on fallowing, that is to say letting the land rest. But then one wonders what role does Africa play in the process of environmental preservation?
Unfortunately, we see that Africa is still lagging behind in this process? We see that Africans are sorely absent in many debates and places where major decisions are made on ecological issues. We are absent, which is why others decide for us. We have perhaps contributed less than other continents to climate change. But we are one who will pay the consequences more than others because we have less ability to anticipate and react to climate change. So the reality is that Africa still has a long way to go to tackle the climate and environmental crisis that is already beginning to affect this continent.
Simon Pierre AKONO AKONO
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