Mary, heaven & earth / Marie, ciel et terre

dormition-icon In Mary God marries heaven and earth / En Marie Dieu marie le ciel et la terre

We have just celebrated the Feast of the Assumption: the Day that the name "Marist" was given by Mary for her Society, at Le Puy in 1812.

This week's article, by Terrance Klein, explores the Creator beginning anew in the womb of Mary.  

Nous venons de célébrer la fête de l'Assomption : le jour où le nom "Mariste" a été donné par Marie pour sa Société, au Puy en 1812. L'article de cette semaine, par Terrance Klein, explore le Créateur qui recommence dans le sein de Marie.   pour la traduction défiler vers le bas

In Mary's womb God enters creation — and brings creation back to God

In his encyclical "Laudato Si': On Care for Our Common Home," Pope Francis shares a new insight into the mystery that is Mary: She is where creation receives and welcomes its savior.

Reflecting upon a Trinity turned toward its creation, Francis writes:

The Father is the ultimate source of everything, the loving and self-communicating foundation of all that exists. The Son, his reflection, through whom all things were created, united himself to this earth when he was formed in the womb of Mary. The Spirit, infinite bond of love, is intimately present at the very heart of the universe, inspiring and bringing new pathways (No. 238).

The Western, monotheistic religions of revelation—Judaism, Christianity and Islam—are united in their insistence upon the transcendence of God. The world is not divine. Whatever the divine might be when fully revealed, it stands beneath and beyond the world. This world is incomplete; it yearns for something beyond itself. In these three faiths, God is understood to be the fulfillment this world seeks.

Francis captures the core of the Christian message and advances our understanding of Mary when he writes that Christ "united himself to this earth when he was formed in the womb of Mary." In her, God, who is pure spirit, pure intelligence, enters his own creation, becoming one with it.

More than "ark" or "tabernacle," perhaps "womb" captures the dynamism of God's union with creation. God enters earth, makes it fertile, causes it to bring forth something quite beyond itself. In the womb of Mary, God loves creation into something new.

In speaking of our relationship to the earth, Pope John Paul II typically employed traditional Christian terms such as "master," "subdue," "exploit" (usus), and "dominate." Pope Benedict XVI chose a better term, "cultivate." But as Lucas Briola notes in The Eucharistic Vision of Laudato Si: Praise, Conversion, and Integral Theology (2023), the term "care," which Francis employs 40 times in his encyclical, suggests a response born of love, even passion.

We care for creation because God loves it. God entered creation with great passion, when Christ "united himself to this earth when he was formed in the womb of Mary." A new creation is born of God's care, God's passionate love for it.

In Mary's womb, God reveals himself as creation's author and lover. In Mary's womb, creation becomes care. Care reveals who God is towards creation and who we must be toward it as well: those who care for it.

The dogma of the Assumption was, quite frankly, born of the church's own, spirit-filled intuition. Intuition is how all knowledge advances. It must leap. It never simply flows from one datum to the next.

Of course we can intuit wrongly. All human activity is subject to error, but what we cannot do is stop intuiting. It is the only way forward. Ultimately, intuition reveals its integrity by the depth of the insight it provides. True intuitions lead to ever greater insights.

The Blessed Virgin Mary did not experience death as we will, under the reign of sin and exploitation. She did not depart this earth as we will, adapting lines from Gerard Manley Hopkins poem "God's Grandeur."

And all is seared with trade; bleared, smeared with toil;
And wears man's smudge and shares man's smell.

No, the Virgin is that spot in creation, where the creator begins again, where the "mortal clothes itself with immortality" (1 Cor 15:54). God does not exploit her or allow her to be exploited. God cares for her and in that care dawns our very salvation.

At the end of the ages, when we look upon the Virgin, we will see the lasting imprint of God's care for her. We will both "hear the word of God and observe it" (Lk 11:28). By virtue of the Spirit's touch, his presence within her, she stands with Christ as a pristine point in creation. In her womb, the creator enters and pivots creation back into life, back into God.

For just as in Adam all die,
so too in Christ shall all be brought to life, but each one in proper order:
Christ the first fruits;
then, at his coming, those who belong to Christ (1 Cor 15:22-23).

Pope Francis closes his encyclical with what he calls "A Christian Prayer in Union with Creation." Here is its verse on the Virgin.

Son of God, Jesus,
through you all things were made.
You were formed in the womb of Mary our Mother,
you became part of this earth,
and you gazed upon this world with human eyes.
Today you are alive in every creature in your risen glory.
Praise be to you!

Botticini - Assumption

Dans le sein de Marie, Dieu entre dans la création, et fait revenir la création vers Lui

Article original en anglais : https://www.americamagazine.org/faith/2023/08/15/mary-assumption-feast-245851

Dans son encyclique « Laudato Si » sur le soin de la maison commune, le pape François ouvre une nouvelle perspective sur le mystère qu'est Marie. En elle la création reçoit son sauveur et lui souhaite la bienvenue.

Réfléchissant sur une Trinité tournée vers sa création, François écrit :

« Le Père est l'ultime source de tout, fondement aimant et communicatif de tout ce qui existe. Le Fils, qui le reflète, et par qui tout a été créé, s'est uni à cette terre quand il a été formé dans le sein de Marie. L'Esprit, lien infini d'amour, est intimement présent au cœur de l'univers en l'animant et en suscitant de nouveaux chemins » (LS n° 238).

Les religions révélées monothéistes de l'Occident – judaïsme, christianisme et islam – s'accordent dans leur insistance sur la transcendance de Dieu. Le monde n'est pas divin. Quoi qu'il en soit du divin dans sa pleine révélation, il se tient en dessous et au-delà du monde. Ce monde est incomplet ; il aspire à quelque chose qui est au-delà de lui. Dans ces trois croyances, Dieu est compris comme l'accomplissement de ce que cherche le monde.

François saisit le cœur du message chrétien et fait avancer notre compréhension de Marie quand il écrit que Christ « s'est uni à cette terre quand il a été formé dans le sein de Marie » (ibid.). En Marie, Dieu, qui est pur esprit, pure intelligence, entre dans sa propre création, se faisant un avec elle.

Plus que les termes « arche » ou « tabernacle », peut-être le terme « sein » rend-il mieux compte du dynamisme de l'union de Dieu avec la création. Dieu pénètre la terre, la rend fertile, fait qu'elle produit quelque chose qui est complètement au-delà d'elle-même. Dans le sein de Marie, Dieu aime la création jusqu'à la transformer en quelque chose de nouveau.

En parlant de notre relation à la terre, le pape Jean-Paul II emploie des termes traditionnels typiquement chrétiens comme « maîtriser », « soumettre », « se servir » (Usus), « dominer ». Le pape Benoît XVI a choisi un meilleur terme, « cultiver ». Mais, comme le note Lucas Briola (1), le terme « soin », que François utilise 40 fois dans son encyclique, suggère une réponse née de l'amour, même de la passion.

Nous prenons soin de la création parce que Dieu l'aime. Dieu est entré dans sa création avec une grande de passion lorsque Christ « s'est uni à cette terre quand il a été formé dans le sein de Marie » (ibid.). Une nouvelle création est née du soin qu'a pris Dieu de la création, de l'amour passionné qu'il lui porte.

Dans le sein de Marie, Dieu se révèle comme l'auteur de la création et son amant. Dans le sein de Marie, la création devient soin. Le soin révèle qui est Dieu à l'égard de la création et ce que nous devons aussi être nous-mêmes à son égard : ceux qui en prennent soin.

Le dogme de l'Assomption est, très franchement, né de l'intuition propre de l'Église, remplie par l'Esprit. C'est par l'intuition que progresse la connaissance. Elle doit procéder par sauts. Elle ne coule pas simplement d'un état donné vers le suivant.

Il peut bien sûr arriver que notre intuition se trompe. Toute activité humaine est sujette à l'erreur, mais ce que nous ne pouvons pas faire, c'est arrêter l'intuition. C'est la seule voie de progrès. L'intuition se révèle finalement dans son intégrité à la mesure de la profondeur de la vision qu'elle permet. Une intuition véritable conduit à des perspectives toujours plus vastes.

La sainte Vierge Marie n'a pas fait l'expérience de la mort, celle que nous ferons tous, sous le règne du péché et de l'utilitaire. Elle n'a pas quitté cette terre comme nous le ferons, selon les vers de Gerard Manley Hopkins dans son poème "God's Grandeur" (La Grandeur de Dieu) :

« Et tout est brûlé au fer rouge des affaires ; rendu vague, transpirant d'un pénible labeur.

Et tout porte la bavure de l'homme, et participe de son odeur. »

Non, la Vierge Marie est ce point de la création où le Créateur pose un nouveau commencement, où « l'être mortel revêt l'immortalité »(1 Cor 15:54). Dieu ne l'utilise pas, ni ne permet qu'elle le soit. Dieu prend soin d'elle, et dans ce soin point l'aurore de notre propre salut.

A la fin des âges, quand nous contemplerons la Vierge, nous verrons l'empreinte durable du soin de Dieu à son égard. A la fois nous écouterons la parole de Dieu et nous l'observerons (Lc 11:28). Par la vertu du toucher de l'Esprit, par sa présence à l'intérieur d'elle, elle se tient avec Christ comme le point virginal de la Création. En son sein, le Créateur pénètre et donne son pivot à la Création pour qu'elle revienne à la vie, pour qu'elle revienne à Dieu.

« Comme tous meurent en Adam, en Christ tous recevront la vie ; mais chacun à son rang : d'abord les prémices, Christ ; puis ceux qui appartiennent au Christ, lors de sa venue. » (1 Cor 15:22-23) (2).

Le pape François conclut son encyclique sur ce qu'il appelle une « Prière chrétienne avec la création ». Voici ses versets sur la Vierge Marie :

« Fils de Dieu, Jésus,

toutes choses ont été créées par toi.

Tu t'es formé dans le sein maternel de Marie,

tu as fait partie de cette terre,

et tu as regardé ce monde avec des yeux humains.

Aujourd'hui tu es vivant en chaque créature

avec ta gloire de ressuscité.

Loué sois-tu. » (3)

Terrance Klein

Le Rev. Terrance W. Klein est prêtre du Diocèse de Dodge City (Kansas, Etats-Unis) et auteur du livre Vanity Faith, Searching for Spirituality among the Stars, Liturgical Press, 128p., 2009 (4).

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(1)The Eucharistic Vision of Laudato Si: Praise, Conversion, and Integral Theology (2023), The Catholic University of America Press. Lucas Briola est professeur de théologie assistant à Saint Vincent College, Latrobe, PA (Etats-Unis). Non traduit en français.

(2) Les textes bibliques sont issus de la Traduction Œcuménique de la Bible (TOB) en français.

(3) Les extraits de l'encyclique Laudato Si proviennent du texte français officiel diffusé sur le site du Vatican.

(4) Non traduit en français. Vanity Faith est un jeu de mots sur Vanity Fair, titre d'un célèbre mensuel américain consacré aux célébrités, du spectacle mais aussi du monde intellectuel et politique. Le titre Vanity Faith est à peu près intraduisible. Mais le sous-titre l'éclaire : « Chercher la spiritualité parmi les stars », trouver avec humour un sens spirituel dans ce qui semble la pure vanité de la vie.

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Comments 1

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Guest - Paul Frechette on Sunday, 20 August 2023 18:39

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Thursday, 21 November 2024