JUSTIFYING AN INTEGRAL CAPABILITIES APPROACH TO SUSTAINABLE HUMAN DEVELOPMENT [Abstract: John Guo SM]
This paper examines the theory of capability approach by Amartya Sen and Martha Nussbaum to arrive at the possibilities of sustainable development through justifying an integral capabilities approach which is centered on the freedom of both human beings and nonhuman beings. The paper explores the importance of ecological freedom to human sustainable development and examines two critiques of the theory of capability approach — anthropocentrism and individualism — as ground for the theoretical discussion. Both critiques will illustrate that the value of nature matters to people's well-being and that humans have moral responsibility to nature. The paper, then, demonstrates that the well-being of both human beings and nonhuman beings should be the concern of sustainable development. Finally, the paper concludes by advocating for the consideration and relevance of ecological freedom to human sustainable development.
Une approche du développement humain durable par les capacités intégrales. Une justification
L'idée que le développement humain doit être durable a été soigneusement élaborée et est largement acceptée. Ce n'est plus un thème nouveau de discussion, mais cela fait déjà partie du souci du développement humain. Le souci du bien-être et de la qualité de la vie se doit d'être durable.
Le rapport de la commission Brundtland Notre avenir à tous (1) décrit le développement durable comme « un développement qui répond aux exigences du présent sans mettre en péril la possibilité pour les générations à venir de répondre à leurs propres besoins ». Le développement humain durable a un seul but, qui concerne les personnes. La définition du développement humain durable selon la commission Brundtland en appelle pour cela à notre responsabilité morale à l'égard des générations futures. Cependant, elle présente une lacune en n'incitant pas la population à prendre soin des ressources environnementales et à les protéger, ressources qui sont les bases nécessaires au bien-être et à l'épanouissement des générations à venir.
Amartya Sen (2) a critiqué avec vigueur une vue traditionnelle du développement humain en ce qu'il s'identifie à la croissance du Produit National Brut ou des revenus individuels. Le développement humain a été mesuré, évalué, par l'expansion de l'économie. Il a découvert que le développement humain est le processus d'expansion de la liberté des personnes, et que le développement durable doit être caractérisé par le fait qu'il englobe la préservation et, si possible, l'expansion des libertés fondamentales des personnes et de leurs capacités présentes, « sans compromettre la capacité des générations futures a jouir d'une liberté semblable ou d'une plus grande liberté » (Sen, 2009). Il associe étroitement le développement humain durable comme élargissement des libertés, aussi bien dans le présent que pour les générations à venir, avec la qualité de la vie des individus. Sen a déplacé le sens du développement humain durable d'une conception centrée sur l'économie à une conception centrée sur l'être humain.
Aussi bien le rapport Brundtland que Amartya Sen ont seulement considéré le monde naturel comme un moyen d'assurer le développement humain durable. Cependant, pour y accéder, le monde naturel est indispensable, non pas comme moyen, mais comme faisant partie des finalités du développement humain durable lui-même. Martha Nussbaum a étendu l'approche d'Amartya Sen par les capacités, de sorte qu'elle inclue les êtres vivants non-humains dans le développement humain. Le pape François a a souligné de manière très directe que le développement humain durable est indissociable d'une solidarité entre les générations, qui est une question fondamentale de justice. Comme le pape François le dit avec force, « la terre que nous recevons appartient aussi à ceux qui viendront » (Laudato Si',159). Le monde naturel nous est donné gratuitement, c'est pour cela que nous devons le partager gratuitement avec les autres ; c'est cela que signifie l'écologie intégrale selon le pape François.
Ce document examine la théorie de l'approche par les capacités de Amartya Sen et Martha Nussbaum pour traiter des possibilités de développement durable se justifiant par l'approche des capacités intégrales, qui est centrée sur la liberté à la fois des êtres humains et des êtres non-humains. Il explore l'importance de la liberté écologique pour le développement humain durable et examine deux critiques qui ont été faites à la théorie de l'approche par les capacités, l'anthropocentrisme et l'individualisme, comme base d'une discussion théorique. Ces deux critiques illustreront le fait que la nature a de l'importance pour le bien-être des êtres humains, et que ceux-ci ont une responsabilité à l'égard de la nature. Ce document démontre ainsi que le bien-être des êtres vivants, humains et non-humains, doit être l'objectif du développement durable. Finalement il conclut en plaidant pour la prise en considération de la liberté écologique dans le développement humain durable et en mettant en avant sa pertinence.
(1) Rapport de la Commission des Nations Unies sur l'Environnement et le Développement (World Commission on Environment and Development, WCED) publié en 1987 et désigné du nom de sa présidente, Gro Harlem Brundland.
(2) Amartya Sen, économiste et philosophe indien, prix Nobel de sciences économiques en 1998, auteur de la théorie des « capabilities », « capacités » pour les individus d'utiliser leurs biens pour choisir leur propre mode de vie.
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