Fr Paddy O'Neil, Kiwi Marist based in Brazil, writes: Traduction française - voir ci-dessous :
Recently I had the opportunity of visiting Tabatinga, a town on the Rio Solimõesin the remote Amazon region where Brazil, Peru and Colombia meet.
Arriving in Tabatinga one late afternoon I was warmly welcomed by members of the International Community of the Marist Brothers, which at the moment consists of Brother Luke Fong, FMS from Fiji and three lay volunteers: a married couple (Marcio from Brazil and Laura from Mexico) and Alessandra from Guatemala. They run the Marist Educational Centre that offers courses in a number of languages (English, Spanish, French, Italian) and also other activities such as ballet, guitar playing and drama to children and young people of the small city of Tabatinga. In general, in Brazil, formal schooling is done either in the morning, afternoon or evening and this means that parents want to occupy their children with other activities when they are not at school. The Marist Centre also offers literacy classes for adults.
As well as this educational work, assisted by volunteers, the Community is also at the forefront of a number of pastoral initiatives, such as building local Christian communities in the poorest areas of the city, prison ministry and ministering to those who earn a living scavenging in the large city rubbish dump. The poverty encountered in these pastoral works is truly overwhelming.
I also visited Islândia which is in Peru an hour-long boat journey across the Rio Solimões and up the Rio Javari. Our interest in Islândia was to visit an inter-congregational community of Brazilian religious women who work in the town and minister to distant riverside communities. Their lifestyle is very simple and it was with genuine delight that they ate the fresh bread that we had brought with us from Tabatinga. Normally breakfast is the local couscous or else tapioca. In order to visit the riverside communities which are a mixture of Indian villages and "Ribeirinho" communities they have a small open boat with an awning to keep off the sun. It has the very suggestive name of "lLaudato Sí". They can spend up to a week visiting these communities of the Peruvian side of the Rio Javari that serves as the border between Peru and Brazil. In order to establish a presence both with the indigenous peoples and with the ribeirinhos, many of whom are evangelicals, they concentrate of education on issues of health and well-being. In some places they do have celebrations and offer a bit of catechism. The bishop of the Prelature of Iquitos, Peru has also given them permission to officiate at Baptisms and Weddings.
From Islândia we went further up the Rio Javari to the Brazilian town of Atalaia do Norte made infamous by the murder of Bruno Pereira, a Brazilian indigenista, and Dom Philips, a British journalist, in June 2002.
I had an opportunity to spend time with a Jesuit, Fr. Urbano Muller, SJ, and his team from CIMI (Conselho Indigenista Missionário – Missionary Council for Indigenous Peoples). CIMI is an organization of the Brazilian Bishops' Conference and works to defend the culture and the rights of Indigenous Peoples throughout Brazil. The Jesuits have a significant presence in the organization, especially in the Amazon. They spoke of their work with the six different tribes spread out along the Rio Javari and also of their desire to protect those "free tribes", that is those without contact with the outside world, in the vast Indigenous Reserve that covers 75,000 km2 between the Rio Javari and the Rio Juruá.
The major challenge of this mission is the steady movement of the indigenous people down the river to Atalaia do Norte, Benjamin Constant and even to Manaus in search for education, health and work. Rarely do they return to their villages. There is also a steady movement in the other direction of people interested in exploiting the resources of the region, principally illegal fishing and gold prospecting. On the Peruvian side of the Javari River the biggest concern is with cocaine production.
Unfortunately, many of the Indians end up in the poorest areas of Atalaia do Norte and spend their government pensions on alcohol and drugs, losing their culture and their dignity as human beings.
Back in Tabatinga it was time to reflect on the vast challenges of this mission – the heat, the humidity, the isolation, the violence, the poverty – but also the opportunities of creating a new way of being Church in this distant corner of the planet.
I recalled the words of Pope Francis after the Synod on the Amazon:
"I dream of an Amazon region that fights for the rights of the poor, the original peoples and the least of our brothers and sisters, where their voices can be heard and their dignity advanced.
I dream of an Amazon region that can preserve its distinctive culture riches, where the beauty of our humanity shines forth in so many varied ways.
I dream of an Amazon region that can jealously preserve its overwhelming natural beauty and the superabundant life teeming in its rivers and forests.
I dream of Christian communities capable of generous commitment, incarnate in the Amazon region, and giving the Church new faces with Amazonian features."
Querida Amazonia (no. 7) For full text of Fr Paddy's Adventure click here.
Tabatinga
Un voyage au cœur de l'Amazonie
"Querida Amazonia" (n° 7)
Récemment, j'ai eu l'occasion de visiter Tabatinga, une ville située sur le Rio Solimões, dans la région reculée de l'Amazonie où le Brésil, le Pérou et la Colombie se rencontrent.
Arrivé à Tabatinga en fin d'après-midi, j'ai été chaleureusement accueilli par les membres de la Communauté Internationale des Frères Maristes, qui se compose actuellement du Frère Luke Fong, FMS de Fidji et de trois volontaires laïcs : un couple marié (Marcio du Brésil et Laura du Mexique) et Alessandra du Guatemala. Ils dirigent le Centre éducatif mariste qui offre des cours dans plusieurs langues (anglais, espagnol, français, italien) et d'autres activités comme le ballet, la guitare et le théâtre aux enfants et aux jeunes de la petite ville de Tabatinga. En général, au Brésil, l'enseignement institutionnel a lieu soit le matin, soit l'après-midi, soit le soir, ce qui signifie que les parents ont à occuper leurs enfants avec d'autres activités lorsqu'ils ne sont pas à l'école. Le Centre Mariste propose également des cours d'alphabétisation pour adultes.
En plus de ce travail éducatif, assisté par des bénévoles, la Communauté est également à la pointe d'un certain nombre d'initiatives pastorales, telles que l'implantation de communautés chrétiennes locales dans les quartiers les plus pauvres, la pastorale des prisons et le service des personnes qui gagnent leur vie sur les décharges de la grande ville. La pauvreté rencontrée dans le cadre de ces activités pastorales est vraiment impressionnante.
J'ai également visité Islândia, qui se trouve au Pérou, à une heure de bateau de l'autre côté du Rio Solimões, en remontant le Rio Javari.
A Islândia, nous étions intéressés par la visite d'une communauté inter-congrégationnelle de religieuses brésiliennes, qui travaillent dans la ville et s'occupent des communautés éloignées vivant au bord de la rivière. Leur mode de vie est très simple et c'est avec un réel plaisir qu'elles ont mangé le pain frais que nous avions apporté de Tabatinga. Le petit-déjeuner se compose généralement de couscous local ou de tapioca. Pour visiter les communautés riveraines, qui rassemblent des villages indiens et des communautés de "Ribeirinhos", elles se servent d'un petit bateau sans pont, avec un auvent pour se protéger du soleil. Il porte le nom très suggestif de "Laudato Sí". Elles peuvent passer jusqu'à une semaine à visiter ces communautés, du côté péruvien du Rio Javari qui sert de frontière entre le Pérou et le Brésil. Afin d'assurer une présence à la fois auprès des populations indigènes et des ribeirinhos, dont beaucoup sont évangéliques, elles se concentrent sur l'éducation aux questions de santé et de qualité de vie. Dans certains endroits, elles organisent des célébrations et proposent un peu de catéchisme. L'évêque de la prélature d'Iquitos, au Pérou, leur a également donné la permission de célébrer des baptêmes et des mariages.
D'Islândia, nous avons remonté le Rio Javari jusqu'à la ville brésilienne d'Atalaia do Norte, rendue tristement célèbre par l'assassinat de Bruno Pereira, un indigéniste brésilien, et de Dom Philips, un journaliste britannique, en juin 2002.
J'ai eu l'occasion de passer du temps avec un jésuite, le père Urbano Muller, SJ, et son équipe du CIMI (Conselho Indigenista Missionário - Conseil missionnaire pour les peuples indigènes). Le CIMI est une organisation de la Conférence épiscopale brésilienne et travaille à la défense de la culture et des droits des peuples indigènes dans tout le Brésil. Les Jésuites sont très présents dans cette organisation, en particulier en Amazonie. On a parlé de leur travail avec les six tribus différentes qui vivent le long du Rio Javari et aussi de leur désir de protéger ces "tribus libres", c'est-à-dire sans contact avec le monde extérieur, dans la vaste réserve indigène qui couvre 75 000 km2 entre le Rio Javari et le Rio Juruá.
Le défi majeur de cette mission est le déplacement constant des populations indigènes, qui descendent le fleuve vers Atalaia do Norte, Benjamin Constant et même Manaus, pour y trouver l'éducation, les soins de santé et le travail. Il est rare que ces migrants retournent dans leurs villages. Il y a également un mouvement constant dans l'autre sens, de personnes intéressées par l'exploitation des ressources de la région, principalement la pêche illégale et la prospection de l'or. Du côté péruvien de la rivière Javari, c'est la production de cocaïne qui soulève le plus d'inquiétude.
Malheureusement, beaucoup d'Indiens se retrouvent dans les quartiers les plus pauvres d'Atalaia do Norte et dépensent leurs pensions gouvernementales dans l'alcool et la drogue, perdant ainsi leur culture et leur dignité en tant qu'êtres humains.
De retour à Tabatinga, il était temps de réfléchir aux vastes défis de cette mission - la chaleur, l'humidité, l'isolement, la violence, la pauvreté - mais aussi aux possibilités de créer une nouvelle façon d'être Église dans ce coin reculé de la planète.
Je me suis souvenu des paroles du pape François après le synode sur l'Amazonie :
"Je rêve d'une Amazonie qui lutte pour les droits des pauvres, des peuples originaires et des plus petits de nos frères et sœurs, où leurs voix peuvent être entendues et leur dignité promue.
Je rêve d'une région amazonienne qui puisse préserver ses richesses culturelles distinctives, où la beauté de notre humanité brille de tant de manières différentes.
Je rêve d'une région amazonienne qui puisse préserver jalousement son immense beauté naturelle et la vie surabondante qui grouille dans ses rivières et ses forêts.
Je rêve de communautés chrétiennes capables d'un engagement généreux, incarnées dans la région amazonienne, et qui donnent à l'Église de nouveaux visages avec des traits amazoniens".
Du blog de Paddy O'Neil, Mariste de Nouvelle-Zélande en mission au Brésil.
Querida Amazonia (n° 7)
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