Climate crisis on track to destroy capitalism, warns top insurer
Action urgently needed to save the conditions under which markets – and civilization itself – can operate, says senior Allianz figure
Damian Carrington Environment editor – Guardian.
Thu 3 Apr 2025 11.41 CEST
The climate crisis is on track to destroy capitalism, a top insurer has warned, with the vast cost of extreme weather impacts leaving the financial sector unable to operate.
The world is fast approaching temperature levels where insurers will no longer be able to offer cover for many climate risks, said Günther Thallinger, on the board of Allianz SE, one of the world's biggest insurance companies. He said that without insurance, which is already being pulled in some places, many other financial services become unviable, from mortgages to investments.
Global carbon emissions are still rising and current policies will result in a rise in global temperature between 2.2C and 3.4C above pre-industrial levels. The damage at 3C will be so great that governments will be unable to provide financial bailouts and it will be impossible to adapt to many climate impacts, said Thallinger, who is also the chair of the German company's investment board and was previously CEO of Allianz Investment Management.
The core business of the insurance industry is risk management and it has long taken the dangers of global heating very seriously. In recent reports, Aviva said extreme weather damages for the decade to 2023 hit $2tn, while Gallagher RE said the figure was $400bn in 2024. Zurich said it was "essential" to hit net zero by 2050.
Thallinger said: "The good news is we already have the technologies to switch from fossil combustion to zero-emission energy. The only thing missing is speed and scale. This is about saving the conditions under which markets, finance, and civilization itself can continue to operate."
Nick Robins, the chair of the Just Transition Finance Lab at the London School of Economics, said: "This devastating analysis from a global insurance leader sets out not just the financial but also the civilizational threat posed by climate change. It needs to be the basis for renewed action, particularly in the countries of the global south."
"The insurance sector is a canary in the coalmine when it comes to climate impacts," said Janos Pasztor, former UN assistant secretary-general for climate change.
The argument set out by Thallinger in a LinkedIn post begins with the increasingly severe damage being caused by the climate crisis: "Heat and water destroy capital. Flooded homes lose value. Overheated cities become uninhabitable. Entire asset classes are degrading in real time."
"We are fast approaching temperature levels – 1.5C, 2C, 3C – where insurers will no longer be able to offer coverage for many of these risks," he said. "The math breaks down: the premiums required exceed what people or companies can pay. This is already happening. Entire regions are becoming uninsurable." He cited companies ending home insurance in California due to wildfires.
Thallinger said it was a systemic risk "threatening the very foundation of the financial sector", because a lack of insurance means other financial services become unavailable: "This is a climate-induced credit crunch."
"This applies not only to housing, but to infrastructure, transportation, agriculture, and industry," he said. "The economic value of entire regions – coastal, arid, wildfire-prone – will begin to vanish from financial ledgers. Markets will reprice, rapidly and brutally. This is what a climate-driven market failure looks like."
No governments will realistically be able to cover the damage when multiple high-cost events happen in rapid succession, as climate models predict, Thallinger said. Australia's disaster recovery spending has already increased sevenfold between 2017 and 2023, he noted.
The idea that billions of people can just adapt to worsening climate impacts is a "false comfort", he said: "There is no way to 'adapt' to temperatures beyond human tolerance … Whole cities built on flood plains cannot simply pick up and move uphill."
At 3C of global heating, climate damage cannot be insured against, covered by governments, or adapted to, Thallinger said: "That means no more mortgages, no new real estate development, no long-term investment, no financial stability. The financial sector as we know it ceases to function. And with it, capitalism as we know it ceases to be viable."
The only solution was to cut fossil fuel burning, or capture the emissions, he said, with everything else being a delay or distraction. He said capitalism must solve the crisis, starting with putting its sustainability goals on the same level as financial goals.
Many financial institutions have moved away from climate action after the election of the US president, Donald Trump, who has called such action a "green scam". Thallinger said in February: "The cost of inaction is higher than the cost of transformation and adaptation. If we succeed in our transition, we will enjoy a more efficient, competitive economy [and] a higher quality of life."
La crise climatique est sur le point de détruire le capitalisme, avertit un important assureur.
Il est urgent de prendre des mesures pour sauver les conditions dans lesquelles les marchés – et la civilisation elle-même – peuvent fonctionner, selon un haut responsable d'Allianz.
Certaines entreprises ont cessé d'assurance les logements en Californie, en raison des incendies de forêt, explique un membre du conseil d'administration d'Allianz SE. Il dit qu'en l'absence d'assurance, de nombreux autres services financiers ne sont plus viables, des prêts hypothécaires aux investissements. Photo : Mario Tama/Getty Images
Damian Carrington Rédacteur en chef de l'environnement
Jeu 3 avril 2025 11.41 CEST
La crise climatique est en train de détruire le capitalisme, avertit une compagnie d'assurance de premier plan, avec le coût énorme des impacts météorologiques extrêmes qui empêchent le secteur financier de fonctionner.
Le monde approche rapidement de niveaux de température où les assureurs ne seront plus en mesure d'offrir une couverture pour de nombreux risques climatiques, a déclaré Günther Thallinger, membre du conseil d'administration d'Allianz SE, l'une des plus grandes compagnies d'assurance au monde. Il a dit que sans assurance, déjà refusée en certains endroits, beaucoup d'autres services financiers deviennent non viables, des prêts hypothécaires aux investissements.
Les émissions mondiales de carbone continuent d'augmenter et les politiques actuelles entraîneront une hausse de la température mondiale comprise entre 2,2 et 3,4 °C par rapport aux niveaux préindustriels. Les dommages causés par une hausse de 3 °C seront si importants que les gouvernements seront incapables de fournir des aides financières et qu'il sera impossible de s'adapter à de nombreux impacts climatiques », a déclaré M. Thallinger, qui est également président du conseil d'investissement de la société allemande et qui était auparavant directeur général d'Allianz Investment Management.
Selon un rapport, les conditions météorologiques extrêmes ont coûté 2 mille milliards de dollars à l'échelle mondiale au cours de la dernière décennie
L'activité principale du secteur de l'assurance est la gestion des risques et il prend depuis longtemps très au sérieux les dangers du réchauffement climatique. Dans des rapports récents, Aviva a déclaré que les dommages causés par les conditions météorologiques extrêmes pour la décennie allant jusqu'à 2023 ont atteint 2 mille milliards de dollars, tandis que GallagherRE déclarait que le chiffre était de 400 milliards de dollars en 2024. Le groupe Zurich a déclaré qu'il était « essentiel » d'atteindre le niveau zéro d'ici 2050.
M. Thallinger affirme : « La bonne nouvelle, c'est que nous disposons déjà des technologies nécessaires pour passer des combustibles fossiles à l'énergie sans émission [de carbone]. Ce qui fait défaut, c'est la vitesse et l'ordre de grandeur. Il s'agit de préserver les conditions dans lesquelles les marchés, la finance et la civilisation elle-même peuvent continuer à fonctionner ».
Nick Robins, président du Just Transition Finance Lab [laboratoire financier pour une transition juste] de la London School of Economics, déclare : « Cette analyse dévastatrice d'un leader mondial de l'assurance met en évidence non seulement la menace financière, mais aussi la menace civilisationnelle que représente le changement climatique. Elle doit servir de base à un effort renouvelé, en particulier dans les pays du Sud ».
« Le secteur de l'assurance est le canari dans la mine de charbon en ce qui concerne les impacts climatiques », déclare Janos Pasztor, ancien secrétaire général adjoint des Nations unies pour le changement climatique.
L'argumentaire présenté par M. Thallinger dans un article publié sur LinkedIn décrit d'abord les dommages de plus en plus graves causés par la crise climatique : « La chaleur et l'eau détruisent le capital, car les maisons inondées perdent de la valeur et les villes surchauffées deviennent inhabitables. Des catégories entières d'actifs se dégradent en temps réel ».
« Nous approchons rapidement des niveaux de croissance des températures - 1,5°C, 2°C, 3°C - où les assureurs ne seront plus en mesure d'offrir une couverture pour un grand nombre de ces risques », a-t-il déclaré. « Le calcul est vite fait : les primes exigées dépassent ce que les particuliers ou les entreprises peuvent payer. Cela se produit déjà. Des régions entières deviennent inéligibles à l'assurance ». Il a cité des compagnies qui ont mis fin à leur activité d'assurance logement en Californie, en raison des incendies de forêt.
M. Thallinger a déclaré qu'il s'agissait d'un risque systémique « menaçant le fondement même du secteur financier », carl'absence d'assurance signifie que d'autres services financiers deviennent impossibles : « Il s'agit d'une crise du crédit induite par le climat. »
« Cela s'applique non seulement au logement, mais aussi aux infrastructures, aux transports, à l'agriculture et à l'industrie », a-t-il ajouté. « La valeur économique de régions entières - côtières, arides, sujettes aux incendies de forêt - commencera à disparaître des registres financiers. Les marchés verront changer les prix, rapidement et brutalement. C'est à cela queressemble un effondrement des marchés dû au climat ».
Selon M. Thallinger, aucun gouvernement ne sera raisonnablement en mesure de couvrir les dommages lorsque plusieurs événements à haut coût se succéderont rapidement, comme le prévoient les modèles climatiques. L'Australie a déjà multiplié par sept ses dépenses en matière de remise en état après sinistre entre 2017 et 2023, a-t-il fait remarquer.
L'idée selon laquelle des milliards de personnes s'adapteront tout simplement à l'aggravation des effets du climat est une « fausse consolation », a-t-il déclaré : « Il n'existe aucun moyen de s'adapter à des températures dépassant la tolérance humaine... Des villes entières construites sur des plaines inondables ne peuvent simplement pas se relever pour remonter la pente.
Selon M. Thallinger, si le réchauffement de la planète atteint 3°C, il ne sera plus possible de s'assurer contre les dommages climatiques ou de s'y adapter, car les gouvernements ne les couvriront plus : « Cela signifie qu'il n'y aura plus de prêts hypothécaires, plus de nouveaux projets immobiliers, plus d'investissements à long terme, plus de stabilité financière. Le secteur financier tel que nous le connaissons cessera de fonctionner. Et avec lui, le capitalisme tel que nous le connaissons cessera d'être viable ».
La seule solution est de réduire la consommation des combustibles fossiles, ou d'en capturer les émissions [de carbone], a-t-il déclaré, tout le reste n'étant que retard ou distraction. Selon lui, c'est au capitalisme de résoudre la crise, en commençant par mettre ses objectifs de durabilité au même niveau que les objectifs financiers.
De nombreuses institutions financières se sont détournées de l'action climatique après l'élection du président américain, Donald Trump, qui a qualifié ce type d'action d'« arnaque verte ». Thallinger déclarait en février [2025] : « Le coût de l'inaction est plus élevé que le coût de la transformation et de l'adaptation. Si nous réussissons notre transition, nous bénéficierons d'une économie plus efficace et plus compétitive [et] d'une meilleure qualité de vie. »
(Traduit par nos soins)
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