The Value of the Person - La Valeur de la Personne

TomR-JCC-Essay_edited THE VALUE OF THE PERSON - LA VALEUR DE LA PERSONNE
The Value of the Person                                                                        Traduction française ci-dessous

Marist writer, Fr Tom Ryan SM, has published a reflection, 'The Value of the Person: Jean-Claude Colin in Conversation', which explores the Marist Founder's insights along with those of the recent Popes and classic commentators. The essay is part of a worldwide focus on the sesquicentenary of Fr Colin's death, Nov 15,1875.   To download, click here

Author: Fr Tom Ryan SM

THE VALUE OF THE PERSON:   JEAN-CLAUDE COLIN IN CONVERSATION

Thomas Ryan sm

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In what way did J-C Colin view the human person? What does he say to us today and how can we respond as Marists and as part of the Church in the twenty first century?

Context is found in the emerging emphasis on the person (human dignity and rights) reflected in Pope St John XXIII's words opening Vatican II.

Foundations: the discussion here taps into the idea of an 'imaginary' used by Coste (and others) to capture how people imagine themselves and their social existence.

  • It is also aligned with the axiom 'hidden and unknown' suggested by Coste as the 'super-image' used by Colin to unify his other images.


1. 'Souls are precious':

Captures Colin's appreciation of the value of the person. As created in God's image, each person is a thinking, embodied, imaginative, and affective reality.

  • Each person's worth entails and moral imperative, a call to recognition which underpins how we respond and act.
  • Such a response is modelled in the Incarnation, the divine self-emptying in love from which emerges the self-giving of Jesus in his death and in his work of redemption.
  • Colin is offering a compressed form both of a theological anthropology and a theology of salvation that we are called, as Marists to adopt in ministry.

A working example of Marists sharing in Christ's mission is found in Colin and his companions preaching missions in the Bugy region in 1825-29. Colin was very sensitive to his social & historical context of the three estates & the special rights and standing of clergy.

  • Colin: a deeply-felt counter-cultural perspective whereby he & other Marists were not above but 'with' people in the pews who should be treated with respect & sensitivity.
  • A succinct rule of thumb: for divine grace to touch people 'we must win souls by submitting ourselves to them'. This attitude continued & embodied the self-emptying of Jesus; it allowed the Holy Spirit to work through human instruments who 'disappear' so that God's work is done.
  • It involved also being flexible and able to adapt to the needs and the reality of the person in front of them.

A case study of this (and how it embodied responding to the person as 'precious) is found in the way Colin viewed and handled children, especially on the Bugey experiences but at other times. Such an attitude embodied 'putting on the mind of Christ' (Phi. 2:5).

'Putting on the mind of Christ': essential, for Colin, in appreciating/responding to persons.

  • Central in growing in the virtues: our perceptions, dispositions, and identity.
  • Habits given with the Holy Spirit with which we cooperate

Soundings from Colin: central place of sharing in the 'states' of Christ as in the Gospels.

  • Being 'clothed' in Christ and its associated closeness sharping one's identity;
  • Close union for forms perceptions/identity and hence, behaviour;
  • Companionship with Jesus that shapes dispositions; strengthens that companionship;
  • Sacrament of reconciliation; 'put on Christ's feeling for sinners'.

Colinian spirituality: not exclusively Marian; way of living the Gospel; Christ is essential.

Colin's convictions: deeply scriptural/theological/ anchored in the Church: since his time?

2. Value of the Person: Church leaders

Person, rights, liberty, independence: 'uneasy' path to Vat. II; then positive advances.

  • Dec. Rel. Freedom: conscience and associated freedom/rights re seeking truth;
  • Veritatis Splendor (JP II): Church 'always and only at service of conscience'.
  • Person as relational and body is central (Ben. XVI); creation as focus emerges…
  • Person as dialogical (Pope Paul VI); four circles of dialogue (later with creation)
  • Growing awareness of Holy Spirit; where truth goodness found beyond the Church; recognition of non-believers in Church's worship.
  • Pope Francis; stewardship of creation (Laudato Si) and 'care of our common home';
  • Person and social friendship/justice (Fratelli Tutti); common good;
  • 'focus on the heart'; illumined by the gaze of Christ'; God always in person's life.
  • Needs active seeking and engagement on our part of recognize God in the person.
  • Doctrine of the Faith 2024: Dignitas Infinita: person as absolute value since deeply loved by God
  • Pope Francis (2021); returns to Colin's language: 'Every human person is precious and has value that does not depend on what they have or on their abilities, but on the simple fact that he or she is a person, the image of God'.
  • Leo XIV (2025); language of encounter: faced with the other – fragility and weakness, what do we do?
  • Aligns with contemporary view of person; call to be receptive to, to recognize and response to the 'other – as in Judith Butler, Hille Haker and James Keenan sj

In what ways is the Society of Mary called to respond to the needs of people today, not only to believers, but to the secular world and non-believers, in a way that is faithful to Jean-Claude Colin's conviction that souls are 'precious'—that every human being is loved by God and called to share the divine life?

L'écrivain mariste, le Père Tom Ryan, SM, a publié une réflexion, « La valeur de la personne : Jean-Claude Colin en conversation », qui explore les réflexions du fondateur mariste ainsi que celles des papes récents et des commentateurs classiques. Cet essai s'inscrit dans le cadre d'une réflexion mondiale sur le sesquicentenaire de la mort du Père Colin, le 15 novembre 1875. Pour le télécharger, click here


LA VALEUR DE LA PERSONNE :

JEAN-CLAUDE COLIN EN CONVERSATION

Thomas Ryan sm

Comment J-C Colin voyait-il la personne humaine ? Qu'est-ce qu'il nous dit aujourd'hui et comment pouvons-nous y répondre en tant que Maristes et en tant que membres de l'Église au vingt-et-unième siècle ?

Le contexte de cette discussion se trouve dans l'accent mis sur la personne (dignité humaine et droits humains) dont témoignent les mots du Pape saint Jean XXIII lors de l'ouverture de Vatican II.

Ses fondements : elle s'appuie sur l'idée d'un « imaginaire » utilisée par Jean Coste (et d'autres) pour saisir la manière dont les gens s'imaginent eux-mêmes et dans leur existence sociale.

Elle est aussi à penser dans la ligne de l'axiome « caché et inconnu ». Coste suggère que c'est comme la « super-image » que Colin utilise pour unifier ses autres images.

1. « Les âmes sont précieuses »

Dans cette phrase apparaît la manière dont Colin apprécie la valeur de la personne. Créée à l'image de Dieu, chaque personne est une réalité pensante, incarnée, dotée d'imagination et d'affectivité.

-Que chaque personne ait sa valeur implique un impératif moral, un appel à la reconnaissance, qui sous-tend notre façon de lui répondre et d'agir avec elle.

-Cette réponse a pour modèle l'Incarnation, le divin dépouillement de soi-même dans l'amour (Phil. 2:5), d'où émerge le don de soi de Jésus dans sa mort et dans son œuvre de rédemption.

-Colin propose une forme synthétique d'anthropologie théologique et de théologie du salut que nous sommes appelés, en tant que Maristes, à adopter dans notre ministère.

Un exemple concret de partage de la mission du Christ par les Maristes se trouve dans les missions que Colin et ses compagnons ont prêchées dans la région du Bugey en 1825-29. Colin était très conscient de l'existence des trois États [clergé, noblesse et tiers-état], qui constituaient le contexte de la société et de son histoire, et à la position du clergé avec ses droits spécifiques.

-Colin a profondément voulu promouvoir une vision qui va à l'encontre de la culture ambiante, selon laquelle lui et les autres Maristes n'étaient pas au-dessus des gens du commun mais « avec » eux. Tous devaient être traités avec respect et sensibilité.

-Une règle de base : pour que la grâce divine touche les gens, « nous devons gagner les âmes en nous soumettant à elles ». Cette attitude prolonge et incarne le dépouillement de Jésus ; elle permet au Saint-Esprit d'agir par le biais d'instruments humains qui vont « disparaître » pour que l'œuvre de Dieu soit accomplie.

-Elle implique également d'être flexible et capable de s'adapter aux besoins et à la réalité de la personne que l'on a en face de soi.

La façon dont Colin considérait les enfants et agissait avec eux, en particulier lors des expériences missionnaires dans le Bugey, mais aussi à d'autres moments, est un exemple de cette attitude (et de la façon dont elle incarnait le fait de considérer la personne comme « précieuse »). C'est une telle attitude que Colin entendait dans l'expression « se revêtir de l'esprit du Christ » [« Vous avez revêtu le Christ », Gal 3:27].

« Se revêtir de l'esprit du Christ » : pour Colin, c'est ce qui est essentiel dans la manière donner du prix aux personnes et de leur répondre.

●C'est essentiel pour grandir dans les vertus, dans nos perceptions, nos dispositions et notre identité ;

●Ce sont des habitudes qui sont données avec l'Esprit Saint, avec lequel nous coopérons.

Un bref sondage dans la spiritualité de Colin montre la place centrale qu'il donne au partage des « états d'esprit » du Christ, sekon les Évangiles.

●Le fait d'avoir « revêtu » le Christ et la proximité avec lui qui en découle affinent l'identité de chacun ;

●L'union étroite façonne nos perceptions, notre identité et, par conséquent, notre comportement ;

●Le compagnonnage avec Jésus façonne nos dispositions ; ce qui renforce en retour ce compagnonnage ;

●Le sacrement de la réconciliation : il suppose de « revêtir les sentiments du Christ pour les pécheurs ».

La spiritualité colinienne n'est pas exclusivement mariale ; c'est une manière de vivre l'Évangile ; l'essentiel c'est le Christ.

Les convictions de Colin sont profondément scripturaires, théologiques, ancrées dans l'Église : déjà à son époque ?

2. Valeur de la personne : le magistère ecclésiastique

Personne, droits, liberté, indépendance : un chemin « malaisé » jusqu'à Vatican II ; puis des avancées positives.

Déclaration sur la liberté religieuse Dignitatis Humanae (Paul VI) : conscience et liberté. Droits associés concernant la recherche de la vérité ;

Veritatis Splendor (Jean-Paul II) : L'Église est « toujours et uniquement au service de la conscience » ;

●La personne est relationnelle et le corps est central (Benoît XVI) ; la création émerge comme un objet de préoccupation...

●La personne est dialogique (Pape Paul VI) ; les quatre cercles du dialogue (et un autre plus tard avec la création) ;

●Une conscience croissante de l'importance de l'Esprit Saint ; où se trouve la vérité/ la bonté au-delà de l'Église ; quelle reconnaissance des non-croyants dans le culte de l'Église ;

Pape François : la sauvegarde de la création (Laudato Si) et le « soin de notre maison commune » ;

●Personne et amitié sociale/justice sociale (Fratelli Tutti) ; le bien commun ;

●Être « centré sur le cœur » ; illuminé par le regard du Christ ; dans la vie d'une personne Dieu est toujours présent ;

●Une recherche active et un engagement de notre part sont nécessaires pour reconnaître Dieu dans la personne ;

●Congrégation pour la Doctrine de la foi 2024, Dignitas Infinita : la personne comme valeur absolue car profondément aimée par Dieu ;

●Pape François (2021) ; retour sur le langage de Colin : « Toute personne humaine est précieuse et a une valeur qui ne dépend pas de ce qu'elle a ou de ses capacités, mais du simple fait qu'elle est une personne, à l'image de Dieu ».

●Léon XIV (2025) ; le langage de la rencontre : face à l'autre - fragilité et faiblesse, que faire ?

●S'aligner sur la vision contemporaine de la personne ; appel à être réceptif, à reconnaître « l'autre » et à lui répondre - voir Judith Butler (1), Hille Haker (2) et James Keenan sj (3).

De quelle manière la Société de Marie est-elle appelée à répondre aux besoins des gens d'aujourd'hui, non seulement aux croyants, mais aussi au monde séculier et aux non-croyants, d'une manière qui soit fidèle à la conviction de Jean-Claude Colin que les âmes sont « précieuses » - que chaque être humain est aimé de Dieu et appelé à partager la vie divine ?

(1)Judith Butler, philosophe américaine, spécialiste du genre et des luttes pour la justice sociale.

(2)Hille Haker, professeur de théologie morale à l'Université Loyola de Chicago.

(3)James Keenan sj, professeur américain de théologie morale et de bioéthique. (notes du traducteur)


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Sunday, 29 June 2025