A hunger pandemic

Alan-Kurdi Alan Kurdi

Fr Jim Carty sm, Australia, writes:  "In the summer of 2015, three-year-old Alan Kurdi was found dead on a Turkish beach. His Syrian family had fled their war-torn homeland. The image of that drowned child in the arms of a soldier disturbed us all.

"In the fall of 2018, Amal Hussain died of a deadly disease: hunger. Her photograph appeared in The New York Times: undernourished, she lay waiting for death, without even the strength to cry. Amal was in a health centre where the nurses gave her milk every two hours. It was useless. She could not keep it down and also had severe diarrhea. In her war-torn country, Yemen, a hostile coalition had set up a blockade making it extremely difficult to obtain emergency food and aid.

Amal Hussain

These two depressing photos of two dead children in two warring nations can leave no one indifferent. Alan had no guaranteed meals in his native Syria, where the war continues to take lives and forces thousands to take refuge in overcrowded camps;

Amal was reduced to skin and bones. In fact, in five years of war in Yemen, according to estimates from Save the Children, the scourge of hunger has caused the death of 85,000 children.

The situation in this country is reminiscent of similar tragedies in Biafra and Ethiopia. This is a genuine humanitarian emergency. The Yemeni nation is the latest in a long series of famines that have struck humanity, the Encyclopaedia Britannica online provides a detailed, historical explanation.[2]

The famines of ancient Egypt are well known, the one that occurred in Rome in 5 BCE, those that decimated Europe in the Middle Ages, one during the pre-revolutionary era in France in the 18th century, the one that devastated Ireland and Scotland in the 19th century. China and India have suffered this calamity several times in the last two centuries. The Soviet Union faced four famines in the 20th century. Recently, North Korea found itself unable to feed its population.

It appears we are facing an endless problem, an endemic evil. Will humanity be able to heal this plague that has reappeared throughout history? 

Jeffrey Sachs, the authoritative economist and special adviser to the United Nations Secretary-General António Guterres says that, since the Green Revolution we have all been reassured that, although the world's population was continuing to grow, the supply of food would still outstrip demand. But now this certainty is seriously called into question.

Today, we are aware that a large part of humanity is malnourished and that, moreover, there are serious threats to food security and supply on the horizon.

For two reasons:

the first is that the population continues to increase, and we have already reached 7.2 billion inhabitants, with an annual growth of 75 million;

the second is that agriculture and livestock farming also contribute to a large extent to climate change, which is a threat to future production.

Malnutrition is a scourge, because it affects almost 30 percent of the world's population. It manifests itself as "chronic hunger" or malnutrition, which, according to the FAO, affected 870 million people in 2012. Then there is the "hidden hunger" of micronutrient deficiency, (vitamin and mineral deficiency required for optimal health), which leaves people weakened and susceptible to infections and diseases. This affects almost a billion people.

(An extract from La Civilta Cattolica)

The International Monetary Fund warned last week that the global economy was likely to experience the worst financial crisis since the Great Depression, predicting global growth would contract by 3% this year because of the virus.

Addressing the U.N. Security Council on Tuesday (April 2020), WFP Executive Director David Beasley said the world was facing "the worst humanitarian crisis since World War Two."

"At the same time as dealing with the Covid-19 pandemic, we are on the brink of a hunger pandemic," he said.

Beasley noted that the WFP currently offers food assistance to almost 100 million people but warned that the coronavirus could make it difficult for them to be reached and urged the U.N. to provide more assistance.

"If we can't reach these people with the life-saving assistance they need, our analysis shows that 300,000 people could starve to death every single day over a three-month period," he said during a video conference. "This does not include the increase of starvation due to Covid-19.

"I must warn you that if we don't prepare and act now — to secure access, avoid funding shortfalls and disruptions to trade — we could be facing multiple famines of biblical proportions within a short few months," he said.

PS. Here is a video link- graphic, disturbing but do not avert your gaze:

https://nadafund.org/2012/06/05/hunger-yemen-children.html


Jpic blog – 27/04/2020

La pandémie de la faim
Le P. Jims Carty sm nous écrit (d'Australie) :
« A l'été 2015, le petit Alan Kurdi, trois ans, a été trouvé mort sur une plage de Turquie. Sa famille,
syrienne, avait fui son pays dévasté par la guerre. La photo de cet enfant mort noyé, étendu dans les
bras d'un soldat, nous a tous bouleversés
A la fin de 2018, Amal Hussain est décédée d'une maladie mortelle : la faim. Sa photographie a été
publiée dans le New York Times. Sous-alimentée, elle était étendue, attendant la mort, sans avoir
même la force de crier. Amal avait été conduite dans un centre de secours où des infirmières
l'alimentaient en lait toutes les deux heures. Mais ce fut inutile. Elle ne pouvait pas le digérer, et elle
avait aussi une diarrhée sévère. Dans son pays, le Yémen, déchiré par la guerre, une coalition
adverse avait établi un blocus qui rendait extrêmement difficile de se nourrir et de recevoir l'aide
d'urgence.
Ces deux photos déchirantes d'enfants morts dans deux nations en guerre ne peuvent laisser
personne indifférent. Alan ne pouvait pas compter sur des repas réguliers dans la Syrie où il est né,
où la guerre continue à faucher des vies et à forcer des milliers de personnes à se réfugier dans des
camps surpeuplés. Amal n'avait plus que la peau sur les os. En cinq ans de guerre au Yémen, le
fléau de la faim a causé la mort de 85 000 enfants.
La situation de ce pays rappelle des tragédies comparables eu Biafra et en Ethiopie. C'est une
authentique urgence humanitaire. L'Etat du Yémen n'est que le dernier exemple d'une longue série
de famines qui ont frappé l'humanité, dont l'Encyclopaedia Britannica online donne une description
historique détaillée.
Les famines de l'ancienne Egypte sont bien connues, comme celle qui est survenue à Rome en 5
avant J.C., celles qui ont décimé l'Europe au Moyen-âge, celle qui a secoué au 18ème siècle la
France pré-révolutionnaire, celle qui a dévasté l'Ecosse et l'Irlande au 19ème siècle. La Chine et
l'Inde ont souffert plusieurs fois de ce cataclysme dans les deux derniers siècles. L'Union soviétique
a connu quatre famines au cours du 20ème siècle. En dernier lieu, la Corée du Nord s'est montrée
récemment dans l'impossibilité de nourrir sa population.
Il semble que nous soyons en présence d'un problème sans fin, un mal endémique. L'humanité serat-
elle capable de guérir cette peste qui réapparaît continuellement dans l'histoire ?
Jeffrey Sachs est un économiste qui fait autorité, il est actuellement conseiller spécial du Secrétaire
général de l'Organisation des Nations Unies, António Guterres. Or, dit-il, depuis la Révolution
verte, nous pensions tous que, malgré la croissance continue de la population, la quantité de
nourriture disponible serait toujours supérieure à la demande. Maintenant cette certitude est
sérieusement remise en question.
Aujourd'hui nous prenons conscience de ce qu'une grande partie de l'humanité souffre de
malnutrition, et que, au-delà, il y a une menace sévère devant nous sur la sécurité alimentaire et sur
l'approvisionnement en nourriture. Et cela pour deux raisons :
-La première est que la population mondiale continue à augmenter. Nous avons atteint 7,2 milliards
d'habitants, et la croissance annuelle de la population est de 75 millions.
-La seconde est que l'agriculture et l'élevage contribuent aussi dans une large mesure au changement
climatique, ce qui fait peser une menace sur l'avenir de la production.
La malnutrition est un désastre, parce qu'elle affecte presque 30% de la population mondiale. Elle se
manifeste par une « faim chronique » ou dénutrition qui, selon la FAO (Food and Agriculture
Organization, organisme dépendant des Nations-Unies), affectait 870 millions de personnes en
2012. Puis il existe une « faim cachée », la carence en micro-éléments nutritifs (les vitamines et les
minéraux indispensables pour rester en bonne santé), qui affaiblit les personnes et les expose aux
infections et aux maladies. Cela concerne presque un milliard de personnes.
[Extrait de la Civilta Cattolica, revue italienne proche du Vatican.1
Le Fond Monétaire International fait savoir que l'économie mondiale va probablement subir sa pire
crise financière depuis la grande dépression [en 1929], prévoyant que la croissance mondiale se
réduirait de 3% cette année à cause du virus.
S'adressant au Conseil de sécurité des Nations Unies en avril 2020, le Directeur exécutif du
Programme Alimentaire Mondial (PAM, World Food Program ou WFP en anglais), David Beasley a
déclaré que le monde était affronté à "la pire crise humanitaire depuis la deuxième guerre
mondiale". "En même temps que nous luttons contre la pandémie de covid-19, dit-il, nous sommes
sur le point de connaître une pandémie de famines".
Beasley relevait que le PAM offre actuellement une assistance alimentaire à presque 100 millions
de personnes, mais il mettait en garde contre le fait qu'à cause du coronavirus il deviendrait plus
difficile de les joindre, et il pressait les Nations Unies d'accroître les secours.
"Si nous ne pouvons pas accéder à ces populations pour leur faire parvenir l'assistance qui sauvera
leurs vies, nos analyses montrent que 300 000 personnes pourraient mourir de faim chaque jour
sur une période de trois mois", dit-il au cours d'une vidéo-conférence. "Et cela n'inclut pas le risque
de famine directement lié au covid-19."
"Je dois vous avertir que si nous ne nous préparons pas et n'agissons pas dès maintenant – pour
assurer l'accès, éviter les défauts de financement et les ruptures de trafic – nous pourrions faire
face à des famines multiples et de proportions bibliques dans très peu de mois", dit-il.]
N.B. Voici un lien vers une vidéo difficile à regarder, mais dont il ne faudrait pas détourner nos
regards, sur la faim dont souffrent les enfants au Yémen :
https://nadafund.org/2012/06/05/hunger-yemen-children.html
Commentaire de Ross Flint, ministre anglican ordonné, Mariste associé, Tasmanie (Australie).
Que nous répondions de manière créative et positive n'est pas seulement un défi face aux crises et
menaces qui affectent le Moyen-Orient. J'aimerais avoir votre avis sur les points suivants, relevés
par le philosophe Charles Eisenstein. Ils sont tirés d'un essai écrit en mars 2020 relatif à la crise du
covid-192.
« Que le bilan total soit de 50 000, 500 000 ou 5 millions de morts, regardons d'autres chiffres pour
le mettre en perspective. Mon objectif n'est pas de dire que le covid-19 n'est pas aussi mauvais
qu'on le pense et que nous ne devrions pas nous en préoccuper. Mais suivez mon raisonnement.
-L'an dernier, selon la FAO, cinq millions d'enfants dans le monde sont morts de faim (parmi 162
millions qui présentent un retard de croissance et 51 millions dont la vie est gâchée). C'est 200 fois
1 https://www.laciviltacattolica.com/there-is-hunger-in-the-world-today/#_ftn2
2 Lien vers l'essai de Charles Eisenstein : https://charleseisenstein.org/essays/the-coronation/?_page=6
plus que le nombre de personnes qui sont mortes jusqu'à présent [début mai 2020] du covid-19, et
pourtant aucun gouvernement n'a déclaré l'état d'urgence à leur propos, ni exigé que nous changions
radicalement notre manière de vivre de sorte qu'ils puissent être sauvés.
-Nous ne voyons pas non plus une telle d'inquiétude et des actions d'une telle ampleur à propos du
suicide – la petite partie émergée d'un iceberg de désespoir et de dépression – qui tue plus d'un
million de personnes par an dans le monde, et 50 000 aux Etats-Unis.
-Ni à propos de l'usage des drogues, dont les overdoses tuent 70 000 personnes par an aux Etats-
Unis.
-Ou de l'épidémie de maladies auto-immunes, qui affectent entre 23,5 et 50 millions de personnes
dans le monde.
-Ou de l'obésité, qui concerne plus de 100 millions de personnes.
-Pourquoi, dans le même sens, ne faisons-nous pas preuve de la même frénésie d'activité pour
éloigner de nous l'Armageddon nucléaire et l'effondrement écologique mais, au contraire,
persistons-nous dans des choix qui augmentent encore ces dangers ?
Attention, ce que je note ici n'est pas que nous n'ayons pas à changer nos manières de faire pour
empêcher les enfants de mourir de faim, ou que nous ne devrions pas non plus les changer pour agir
face au Covid-19. C'est tout le contraire. Si nous pouvons faire des changements aussi radicaux à
cause du Covid-19, nous pouvons les faire aussi face à ces autres urgences. Demandons-nous
pourquoi nous sommes capables de mettre en oeuvre une volonté unique et collective pour éradiquer
ce virus, alors que nous ne le sommes pas pour les autres menaces graves qui pèsent sur l'humanité.
Pourquoi, jusqu'à aujourd'hui, la société est-elle si complètement gelée, incapable d'infléchir la
trajectoire qui est la sienne ? »
×
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Comments 1

Ben sm on Tuesday, 28 April 2020 16:19

Ross Flint, Ordained Anglican, Tasmania, writes:
Is it not until a crisis affects or threatens ME, will we respond positively and creatively?
I would like to hear from you your thoughts on the following points made by the philosopher Charles Eisenstein. This is an extract from an essay relating to the Covid-19 crisis that he wrote in March:
Whether the final global death toll is 50,000 or 500,000 or 5 million, let’s look at some other numbers to get some perspective. My point is NOT that Covid isn’t so bad and we shouldn’t do anything. Bear with me.
• Last year, according to the FAO, five million children worldwide died of hunger (among 162 million who are stunted and 51 million who are wasted). That is 200 times more people than have died so far from Covid-19, yet no government has declared a state of emergency or asked that we radically alter our way of life to save them.
• Nor do we see a comparable level of alarm and action around suicide – the mere tip of an iceberg of despair and depression – which kills over a million people a year globally and 50,000 in the USA.
• Or drug overdoses, which kill 70,000 in the USA,
• the autoimmunity epidemic, which affects 23.5 million (NIH figure) to 50 million (AARDA),
• or obesity, which afflicts well over 100 million.
• Why, for that matter, are we not in a frenzy about averting nuclear armageddon or ecological collapse, but, to the contrary, pursue choices that magnify those very dangers?

Please, the point here is not that we haven’t changed our ways to stop children from starving, so we shouldn’t change them for Covid either. It is the contrary: If we can change so radically for Covid-19, we can do it for these other conditions too. Let us ask why are we able to unify our collective will to stem this virus, but not to address other grave threats to humanity. Why, until now, has society been so frozen in its existing trajectory?
https://charleseisenstein.org/essays/the-coronation/?_page=6

RKF - I edited this extract from Eisenstein’s essay by highlighting sections with bullets.

Ross Flint, Ordained Anglican, Tasmania, writes: Is it not until a crisis affects or threatens ME, will we respond positively and creatively? I would like to hear from you your thoughts on the following points made by the philosopher Charles Eisenstein. This is an extract from an essay relating to the Covid-19 crisis that he wrote in March: Whether the final global death toll is 50,000 or 500,000 or 5 million, let’s look at some other numbers to get some perspective. My point is NOT that Covid isn’t so bad and we shouldn’t do anything. Bear with me. • Last year, according to the FAO, five million children worldwide died of hunger (among 162 million who are stunted and 51 million who are wasted). That is 200 times more people than have died so far from Covid-19, yet no government has declared a state of emergency or asked that we radically alter our way of life to save them. • Nor do we see a comparable level of alarm and action around suicide – the mere tip of an iceberg of despair and depression – which kills over a million people a year globally and 50,000 in the USA. • Or drug overdoses, which kill 70,000 in the USA, • the autoimmunity epidemic, which affects 23.5 million (NIH figure) to 50 million (AARDA), • or obesity, which afflicts well over 100 million. • Why, for that matter, are we not in a frenzy about averting nuclear armageddon or ecological collapse, but, to the contrary, pursue choices that magnify those very dangers? Please, the point here is not that we haven’t changed our ways to stop children from starving, so we shouldn’t change them for Covid either. It is the contrary: If we can change so radically for Covid-19, we can do it for these other conditions too. Let us ask why are we able to unify our collective will to stem this virus, but not to address other grave threats to humanity. Why, until now, has society been so frozen in its existing trajectory? https://charleseisenstein.org/essays/the-coronation/?_page=6 RKF - I edited this extract from Eisenstein’s essay by highlighting sections with bullets.
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