Donato Kivi sm, presented the following homily [abbreviated here] at an ecumenical and inter-faith celebration at the Cathedral of the Sacred Heart in Suva, 17th September:
We are here because environmental protection is a concern for all of us – we are concerned about the well-being of our environment because it touches our very being as humans living on this planet we call home. Our environment covers many areas like food security, health security, energy security, economic security, social security, cultural security and so forth. This all comes down to our human security.
The first couple, Adam and Eve who Jews, Muslims and Christians believe as their first parents, from the very beginning of their existence individually had that inner harmony and peace. They were in harmony with God, they were in harmony with each other as couples and they were in harmony with all of creation. In the Christian tradition this is called the original justice. The love of God and humankind, the love of man and the woman and their love that extends to all creation. Pope Francis speaks about this in his Laudato Si' as the trinitarian key which should leads us to ecological conversion.
For our first parents, this trinitarian key is a dimension of love and divine intimacy which was alive and active in their very being. They could see God alive in all of creation. Because the beauty and the marvel they saw in creation flows out of the love of God as gifts to them. They were home because they were in love and were surrounded by love and beauty.
St. Bonaventure a disciple of St. Francis of Assisi said – "you exist more truly where you love than where you merely live". So home should not simply the place to sleep, eat or to be physically sustained, but to be home one is to experience freedom in love. Where one loves there one is free and at home.
Francis of Assisi the patron saint of ecology was at home in his environment because he saw the love of God speaking to him in all creation. The conversion of St. Francis happened when he encountered the person of the crucified Christ who spoke to him to build his house. To build a broken world, in our context to build a broken People. He was able to do that by looking through the eyes of Christ.
Fr. Richard Rohr a Franciscan spiritual writer said "across the thirty thousand varieties of Christianity, believers love Jesus and accept his full humanity and his full divinity. Many express a personal relationship with him… But how might the notion of Christ change the whole equation? Is Christ simply Jesus's last name? … What if Christ is a name for the transcendent "within" of every "thing" in the universe? … What if Christ is a name for the immense spaciousness of all true love? What if Christ refers to an infinite horizon that pulls us from within and pulls us forward too? What if Christ is another name for everything – in its fullness?"
In different religions there is an expression or name of the divine being which is the creator. In Hinduism every element, object and living being in the universe is created by the same supreme being. In Islam, the universe together with its richness and vitality is the work and art of God, that is of the creator. This is similar to the Judeo- Christian perspective that the universe is God's creation. For Christians is Christ present in all of this creative work but non-Christians might call him different names. If it is in Christ that the world existed in the beginning, how does it change our perspective in our relationship with the environment around us?"
I believe it should move us from just a personal relationship with God towards a relationship that goes beyond boundaries, beyond our comfort zone. It is a cosmic calling as Christ is cosmic.
We are not only called for our personal salvation, but for the salvation of all, going from personal, to family, to village, to government to all of creation. We are called to be leaders and to advocate love, peace and justice. Our goal is to enter into that loving relationship which the first couple experienced in the garden of Eden. To be in harmony with ourselves, in harmony with God, in harmony with our neighbours and harmony with all of creation. This is restorative justice because we return to "original justice."
Célébration interspirituelle à Suva (Fiji)
– Homélie de Donato Kivi sm Ecologie et dialogue inter-religieux Lundi 7 octobre 2019 Donato Kivi sm a donné l'homélie dont voici des extraits lors d'une célébration œcuménique et interspirituelle, dans la cathédrale du Sacré-Cœur de Suva, le 17 septembre 2019.
Nous sommes ici parce que pour chacun d'entre nous, la protection de l'environnement est un sujet d'inquiétude – nous sommes tous concernés par le bien-vivre de notre environnement parce qu'il est en rapport avec notre existence même d'êtres humains, vivant sur cette planète que nous appelons notre demeure. L'environnement recouvre de nombreux domaines, la sécurité alimentaire, la santé, l'accès à l'énergie, la sécurité économique, la sécurité sociale, la sécurité culturelle, et ainsi de suite. Tout cela fait partie de notre sécurité en tant qu'êtres humains.
Le couple originel, Adam et Eve, que nous, Juifs, Chrétiens et Musulmans, considérons comme nos premiers parents, depuis le tout début de leur existence individuelle, ont connu l'harmonie et la paix intérieure. Ils étaient en harmonie avec Dieu, en harmonie l'un avec l'autre en tant que couple, et ils étaient en harmonie avec toute la Création. C'est ce que la tradition chrétienne appelle la justice originelle, qui est l'amour de Dieu et de l'humanité, l'amour de l'homme et de la femme, un amour qui s'étend à toute la Création. De cela parle le pape François dans sa lettre Laudato Si' quand il évoque une clé trinitaire capable de nous ouvrir à la conversion écologique.
Pour nos premiers parents, cette clé trinitaire est une dimension d'amour divin et d'intimité avec Dieu, bien vivante et active dans le fait même de leur existence. Ils pouvaient voir Dieu vivant dans toute la Création. Parce que la beauté merveilleuse qu'ils voyaient se déployer dans la Création coulait comme d'une source de l'amour de Dieu et leur parvenait comme un don. Ils se sentaient chez eux parce qu'ils vivaient dans l'amour et étaient entourés d'amour et de beauté.
Saint Bonaventure, un disciple de saint François d'Assise, disait : « Vous vivez davantage en vérité quand vous aimez que quand vous vous contentez de vivre. » Ainsi la demeure où l'on est chez n'est pas seulement un endroit où dormir, manger, reconstituer ses forces physiques. On ne se sent chez soi, dans sa demeure, que là où l'on expérimente la liberté dans l'amour. Là où quelqu'un aime, c'est là qu'il se trouve libre et chez lui.
François d'Assise, le saint patron de l'écologie, était chez lui dans tout son environnement parce qu'il voyait l'amour de Dieu s'adresser à lui à travers toute la Création. La conversion de saint François est survenue au moment où il a fait la rencontre du Christ crucifié lui demandant de « construire sa maison ». Dans le contexte actuel, c'est reconstruire un monde brisé, un Peuple déchiré. Il a pu le faire parce qu'il a mis son regard dans les yeux du Christ.
Richard Rohr, un auteur spirituel franciscain, dit : "A travers les trente mille variétés du christianisme qui existent, les croyants professent l'amour de Jésus dans sa pleine humanité et sa pleine divinité. Beaucoup expriment une relation personnelle avec lui (…) Mais comment la notion de Christ vient-elle tout changer ? "Christ", est-ce seulement le nom de famille de Jésus ? "Christ" ne serait-il pas l'intérieur trancendant de chaque chose dans l'univers ? (…) "Christ" ne serait-il pas le nom de l'imense espace de tout l'amour véritable? "Christ" ne se référerait-il pas à un horizon infini qui nous attire de l'intérieur et en même temps nous fait aller de l'avant ? "Christ" ne seraitil pas le nom qui désigne toute chose, mais dans sa plénitude ?
Les diverses religions se donnent une expression ou un nom pour désigner l'être divin qu'est le créateur. Dans l'Hindouisme, tout élément, objet ou être vivant dans l'univers est créé par la même être suprême. Dans l'Islam, l'univers avec sa richesse et sa puissance de vie est l'œuvre d'art de Dieu, qui en est le créateur. Cela rejoint la perspective du Judaïsme et du Christianisme sur l'univers comme création de Dieu. Pour les chrétiens, le Christ est présent dans toute l'œuvre de la création, mais pour les non-chrétiens il pourra porter un nom différent. Si c'est en Christ que le monde a existé dès l'origine, comment cela change-t-il notre perspective sur tout ce qui nous entoure et sur notre relation avec l'environnement ?
Je crois que cela devrait nous faire passer d'une relation purement personnelle avec Dieu à une relation qui s'étend au-delà des frontières, au-delà de notre zone de confort. Si le Christ est cosmique,
il s'agit d'un appel cosmique. Nous ne sommes pas seulement appelés à un salut personnel, mais nous sommes appelés pour le salut de tous, personnes, familles, villages, États, jusqu'à l'ensemble de la Création. Nous sommes appelés pour montrer le chemin, pour promouvoir l'amour, la paix, la justice. Notre but est d'entrer dans la relation d'amour dont le couple primordial a pu faire l'expérience au jardin d'Eden. Etre en harmonie avec nous-mêmes, en harmonie avec Dieu, en harmonie avec nos proches et en harmonie avec toute la création. Il s'agit d'une justice restauratrice car nous revenons ainsi à la justice originelle.
P. Donato Kivi sm