By Ben sm on Monday, 14 April 2025
Category: Ecology

L'économie océanique à l'horizon 2050 / The Ocean Economy to 2050

L'économie de la mer est essentielle pour l'économie mondiale                   English Translation below

Les mers et océans sont indispensables à la vie sur Terre : ils recouvrent 71 % de la surface de la planète, constituent 90 % de la biosphère, assurent la sécurité alimentaire de plus de trois milliards de personnes, permettent le transport de plus de 80 % des marchandises mondiales et abritent les câbles sous-marins transportant 98 % du trafic Internet international. Les nouvelles statistiques et analyses de l'OCDE mettent en évidence le rôle fondamental que joue la mer dans l'économie et les moyens de subsistance de centaines de millions de personnes.

Si la mer était un pays, son économie aurait été la cinquième plus importante au monde en 2019. Entre 1995 et 2020, elle a représenté entre 3 % et 4 % de la valeur ajoutée brute (VAB) mondiale et employé jusqu'à 133 millions d'équivalents temps plein (ETP). L'économie de la mer a doublé en valeur réelle en 25 ans, passant d'une VAB de 1 300 milliards USD en 1995 à 2 600 milliards USD en 2020, avec une croissance annuelle moyenne de 2,8 %. Le niveau d'emploi est resté relativement stable, atteignant un pic de 151 millions d'ETP en 2006 avant de tomber à 101 millions en 2020 en raison de la COVID-19, suivi d'une reprise progressive.

Plus de 75 % de la croissance de l'économie maritime entre 1995 et 2020 provient de l'Asie et du Pacifique, l'Asie orientale représentant à elle seule 56 % de cette expansion. L'Europe et l'Amérique du Nord ont connu une croissance plus lente. La Chine, les États-Unis, le Japon, la Norvège et le Royaume-Uni comptaient parmi les plus grandes économies maritimes en valeur absolue, tandis que des pays comme la Norvège affichaient une forte dépendance à l'économie maritime par rapport à leur économie globale.

Le tourisme et l'extraction de pétrole et de gaz offshore ont généré près des deux tiers de la VAB totale. Toutefois, la répartition de la main-d'œuvre varie fortement. Le tourisme maritime et côtier est le principal pourvoyeur d'emplois, tandis que l'extraction pétrolière et gazière offshore génère une production économique élevée avec un faible niveau d'emploi. Par ailleurs, la construction navale et l'énergie éolienne offshore ont connu une expansion rapide, bien que à partir d'une base plus modeste.


De profonds bouleversements vont redéfinir l'économie de la mer dans les décennies à venir

Si les tendances passées se poursuivaient, l'économie maritime mondiale pourrait être près de quatre fois plus importante en 2050 qu'en 1995. Cependant, divers facteurs pourraient ralentir, voire inverser cette croissance si aucune mesure politique n'est prise.

Les forces mondiales qui façonneront l'avenir de l'océan impacteront à la fois sa santé et son économie. La croissance démographique, le changement climatique, les pressions environnementales, le commerce et la mondialisation, la transition énergétique, les progrès technologiques et les dynamiques géopolitiques joueront un rôle essentiel dans l'évolution de l'économie maritime. Les projections qualitatives et quantitatives soulignent que le changement climatique, la transition énergétique et les avancées scientifiques et technologiques sont les principaux moteurs de transformation.

Le ralentissement de la productivité et les lacunes en matière de numérisation influenceront également le potentiel futur de l'économie maritime. Alors que certaines activités maritimes ont surpassé la croissance industrielle moyenne entre 1995 et 2020, la productivité multifactorielle a diminué dans plus de la moitié des activités maritimes analysées. De plus, les investissements en capital ont été davantage orientés vers des actifs non liés aux technologies de l'information et de la communication, suggérant une sous-exploitation des moteurs de productivité dans un monde de plus en plus automatisé.

Différents scénarios de transition énergétique auront des répercussions variées sur l'économie de la mer. Dans un scénario de transition accélérée vers une énergie bas-carbone, l'économie de la mer continuerait de croître jusqu'en 2050, atteignant 2,5 fois sa taille de 1995. Sa composition changerait avec le maintien de la prédominance du tourisme maritime et côtier, tandis que la part du pétrole et du gaz offshore déclinerait. En revanche, un scénario de transition bloquée pourrait entraîner un déclin de l'activité de la mer à l'échelle mondiale après 2020, principalement en raison du manque d'investissements dans la productivité et de l'aggravation des effets du changement climatique.


Quatre priorités stratégiques pour une économie de la mer durable et prospère

Pour garantir une économie de la mer à la fois productive et respectueuse de l'environnement, il est essentiel de renforcer la gouvernance des océans, promouvoir l'innovation technologique, améliorer la collecte de données océaniques et intégrer davantage les pays en développement aux chaînes de valeur mondiales.

Renforcer la gouvernance des océans et les cadres réglementaires en s'appuyant sur des outils de gestion scientifique, comme la planification de l'espace maritime et les aires marines protégées. La coopération internationale, via des accords comme l'Accord sur les subventions à la pêche de l'OMC et l'Accord sur la haute mer (BBNJ), sera essentielle pour combler les lacunes réglementaires et harmoniser les incitations économiques avec les objectifs de durabilité.

¨Promouvoir l'innovation technologique, améliorer la collecte de données sur les océans, en stimulant l'investissement public et privé dans l'automatisation et les solutions numériques pour accroître la productivité et minimiser les externalités environnementales.

Améliorer la collecte de données et la recherche scientifique, en élargissant les réseaux d'observation océanique.

Mieux intégrer les pays en développement aux chaînes de valeur mondiales, en promouvant des politiques de gestion durable des pêcheries et du tourisme éco-responsable tout en facilitant le transfert de technologies.

Références :

Français, OCDE (2025), L'économie de la mer à l'horizon 2050 (version abrégée), Éditions OCDE, Paris, https://doi.org/10.1787/66051cab-fr.

English, OECD (2025), The Ocean Economy to 2050, OECD Publishing, Paris, https://doi.org/10.1787/a9096fb1-en

The Ocean Economy to 2050

OECD Report, 31st March 2025

The ocean economy is important for the global economy

The ocean covers 71% of Earth's surface, comprises 90% of the biosphere, provides food security for over three billion people, enables the transportation of over 80% of global goods, and hosts sea cables carrying 98% of international Internet traffic. New OECD statistics and analysis reveal the vital role that the ocean plays in the economies and livelihoods of hundreds of millions of people.

If considered a country, the ocean economy would be the world's fifth-largest economy in 2019. From 1995 to 2020, it contributed 3% to 4% of global gross value added (GVA) and employed up to 133 million full-time equivalents (FTEs).

The global ocean economy doubled in real terms in 25 years from USD 1.3 trillion of GVA in 1995 to USD 2.6 trillion in 2020, growing at an annual average rate of 2.8%. Employment levels remained relatively constant, reaching a peak of 151 million Full Time Equivalents (FTEs) in 2006, falling to 101 million in 2020 due to COVID-19, with recovery since then.

Over 75% of global ocean economic growth between 1995 and 2020 originated in countries in Asia and the Pacific. Eastern Asia alone accounted for 56% of global ocean economy expansion, while Europe and North America experienced slower growth. The People's Republic of China, the United States, Japan, Norway, and the United Kingdom had the largest ocean economies in absolute terms on average over the period. However, countries like Norway had the highest ocean-to-overall economy share, demonstrating regional disparities in reliance on the ocean economy.

Tourism and offshore oil and gas extraction generated about two-thirds of total gross value added. However, workforce distribution varied widely. Marine and coastal tourism was the largest employer, while offshore oil and gas extraction created high economic output but relatively low employment. Output from shipbuilding and offshore wind energy also expanded rapidly albeit from a smaller base.

Major disruptions will reshape the ocean economy in the coming decades

If historical trends were to continue, the global ocean economy could be nearly four times larger by 2050 than in 1995. However, various forces could slow or even reverse growth by 2050 if no policy actions are taken.

Global shaping forces will impact ocean health and the ocean economy. Factors such as population growth, climate change and other environmental pressures, trade and globalisation, the energy transition, technological advances, and geopolitical dynamics – along with their interactions – will shape ocean health and the future growth trajectory of the ocean economy. Qualitative and quantitative projections highlight climate change, energy transitions, and advances in science, technology, and innovation as key drivers.

Faltering productivity trends and digitalisation gaps will also shape the ocean economy's future potential. While some ocean economic activities outpaced average industry growth between 1995 and 2020, multifactor productivity declined in more than half the ocean economic activity groups analysed. The contribution of capital services to ocean economic growth was heavily tilted towards non-information and communication technology assets providing some evidence that ocean economic activities are not making the most of powerful drivers of productivity to prepare for an increasingly automated future.

Different pathways for a global energy transition will affect ocean economic growth in different ways. In an accelerated transition to low-carbon energy, the ocean economy would continue to grow through 2050 to around 2.5 times the size it was in 1995. The composition of the ocean economy would change, with marine and coastal tourism remaining dominant and offshore oil and gas declining as a proportion of total ocean economy GVA. A stalled transition scenario could lead to a decline in overall ocean economic activity from the level reached in 2020, mainly due to a combination of a lack of investment in productivity and increasing negative effects of climate change on many parts of the ocean economy.

Four strategic priorities can help achieve a productive and environmentally sustainable ocean economy

By strengthening ocean governance, promoting technological innovation, enhancing ocean data collection, and ensuring the inclusion of developing countries in global value chains, policymakers can lay the foundations for a future ocean economy that is both economically vibrant and environmentally sustainable.

Strengthening ocean governance and regulatory frameworks can be realised with the use of science-based ocean management tools that balance economic and environmental priorities such as maritime spatial planning and marine protected areas. With national territorial claims expanding to over nearly 39% of the global ocean, national positions on ocean issues can be boosted by pragmatic international co-operation through agreements such as the WTO Fisheries Subsidies Agreement and the High Seas Agreement (BBNJ). These efforts can help close regulatory and enforcement gaps (e.g. reforming harmful subsidies that often drive overfishing) and align economic incentives with sustainability goals.

Promoting technological innovation and digital transformation. Governments should encourage public and private investment in ICT-driven solutions, automation, and robotics to enhance productivity and competitiveness and reduce environmental externalities. This would involve strengthening workforce development programmes to upskill workers in key industries, preparing them for a more digitalised economy and supporting ocean economy innovation clusters to foster cross-industry and -sector collaboration and advances.

Enhancing ocean observation data collection and scientific research. Expanding ocean knowledge is critical for science, conservation, and the economy. With only 25% of the seabed mapped, ocean exploration and observation networks should expand using new digital technologies. These efforts should enhance science-based decision-making and resource management. To support these developments, better public and private ocean data accessibility policies will be essential.

Expanding developing countries' participation in the ocean economy while safeguarding against environmental harms. With shifting demographics and evolving natural resource availability, developing countries can benefit from greater ocean economy participation. Achieving this will require integrated ocean strategies that place the conservation and sustainable use of the marine environment as their primary objective. Policies like sustainable fisheries management and eco-friendly tourism incentives should be encouraged. Additionally, fostering new international partnerships will facilitate two-way knowledge-sharing while enhancing financial support and technology transfers.

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