Extrait du "Rameau de Pâques", bulletin de la maison de formation mariste Saint-Pierre Chanel de Yaoundé (Cameroun). Un article de Luigi Salvodelli sm

See below for English Translation: From "Le Rameau de Pâques", a bulletin published by the Marist Formation House Saint-Pierre Chanel at Yaoundé (Cameroon). A contribution by Luigi Salvodelli sm.   THE ENCYCLICAL "LAUDATO SI" TO DATE

LA RÉALISATION À CE JOUR DE L'ENCYCLIQUE "LAUDATO SI"

Ces derniers jours, le Pape François est revenu une fois de plus sur le contenu de l'encyclique "Laudato Si", en soulignant son sens le plus profond, qui nous encourage à revenir à l'essentiel et à la terre, selon la pensée de saint François d'Assise, et que le Saint-Père a également voulu mettre en œuvre pour lui-même, avec un style de vie simple qui peut être un exemple pour toute l'humanité. C'est dans cet esprit que l'œuvre réalisée par les Pères Maristes au cœur de l'Afrique, sur une terre hostile et généreuse à cause des inondations équatoriales destructrices et de la sécheresse, des Pères qui n'ont pas eu peur d'enfoncer leurs mains dans la terre et de verser la sueur de leur front, a trouvé son origine et redécouvre chaque jour son essence. Sur une surface de 6 hectares littéralement arrachée à la forêt et cultivée en cacaoyers, bananiers, plantains, avocatiers, papayers, pruniers, mandarins, orangers et autres arbres fruitiers. Un travail partagé avec les familles locales les plus pauvres, pour leur apprendre à tirer des fruits de cette terre violente et fertile, en la cultivant au milieu de mille difficultés afin de gagner leur vie. Je crois qu'il est important de rappeler que le Chapitre Général 2017 des Pères Maristes de la Société de Marie, dans son document "Décisions et Déclarations", soutient également la ligne tracée par le Pape François pour la protection de la planète et la sauvegarde de la "maison commune". Le travail des Pères Maristes ne s'est pas limité à cultiver ou à creuser un puits pour extraire de l'eau et pouvoir ainsi étancher la soif des personnes, des animaux et des cultures ; au-delà de chaque action individuelle, il faut saisir le sens profond d'un tel travail, qui est celui d'un travail dédié aux plus pauvres et aux plus vulnérables, pour les faire vivre mieux là où ils ne pouvaient même pas l'imaginer. L'effort de ces Pères a été récompensé par l'amour et la joie des adultes et des enfants qui les accueillent et suivent leurs conseils.

Avec ce projet, nous voulons créer des possibilités pour les jeunes et les familles au Cameroun, nous voulons impliquer les pères et les mères dans les activités agricoles pour leur permettre d'avoir une opportunité d'emploi et de répondre aux besoins de leur famille d'une manière digne. En même temps, nous voulons impliquer les jeunes et les former à l'entretien et au travail de la terre, susciter chez eux un intérêt pour les techniques agricoles afin qu'ils soient autosuffisants du point de vue économique et qu'ils aient la capacité d'introduire de nouvelles technologies pour la production alimentaire ; un investissement pour les jeunes de cette région afin qu'ils puissent tomber amoureux de leur terre, être indépendants et être en mesure de former leur future famille sans avoir à quitter leur pays. Travailler à la création de ces conditions et de ces opportunités, c'est travailler à ce que les jeunes et les familles ne quittent pas leurs domiciles pour aller vers le mirage de l'Occident, des voyages souvent caractérisés par la dureté, l'humiliation et la privation et qui, trop souvent, voient les plus faibles mourir dans l'espoir d'une vie meilleure.

LE DÉSIR DE GRANDIR À NOUVEAU ENSEMBLE

Le travail réalisé au cours de ces six années est visible, des cultures à l'élevage, des puits aux systèmes d'irrigation, mais surtout l'opportunité de retrouver une vie digne pour de nombreux jeunes et familles; à ce jour, environ 30/35 personnes et leurs familles sont impliquées dans les cultures. Compte tenu des bons résultats obtenus ces dernières années, nous voulons continuer à investir dans l'expansion et la diversification des produits de la culture et de l'élevage, en accordant une attention encore plus grande aux aspects susceptibles d'être améliorés. Tout cela, comme on l'a déjà souligné, représente une opportunité de vivre dignement dans son propre pays sans avoir à émigrer à l'étranger.

Ce projet "Laudato Si" a été et est encore possible grâce à la générosité de nombreux amis italiens sensibles aux paroles du Pape François dans l'encyclique "Laudato Si", n°13-14

13. Le défi urgent de sauvegarder notre maison commune inclut la préoccupation d'unir toute la famille humaine dans la recherche d'un développement durable et intégral, car nous savons que les choses peuvent changer. Le Créateur ne nous abandonne pas, jamais il ne fait marche arrière dans son projet d'amour, il ne se repent pas de nous avoir créés. L'humanité possède encore la capacité de collaborer pour construire notre maison commune. Je souhaite saluer, encourager et remercier tous ceux qui, dans les secteurs les plus variés de l'activité humaine, travaillent pour assurer la sauvegarde de la maison que nous partageons. Ceux qui luttent avec vigueur pour affronter les conséquences dramatiques de la dégradation de l'environnement sur la vie des plus pauvres dans le

monde, méritent une gratitude spéciale. Les jeunes nous réclament un changement. Ils se demandent comment il est possible de prétendre construire un avenir meilleur sans penser à la crise de l'environnement et aux souffrances des exclus.

14. J'adresse une invitation urgente à un nouveau dialogue sur la façon dont nous construisons l'avenir de la planète. Nous avons besoin d'une conversion qui nous unisse tous, parce que le défi environnemental que nous vivons, et ses racines humaines, nous concernent et nous touchent tous. Le mouvement écologique mondial a déjà parcouru un long chemin, digne d'appréciation, et il a généré de nombreuses associations citoyennes qui ont aidé à la prise de conscience. Malheureusement, beaucoup d'efforts pour chercher des solutions concrètes à la crise environnementale échouent souvent, non seulement à cause de l'opposition des puissants, mais aussi par manque d'intérêt de la part des autres. Les attitudes qui obstruent les chemins de solutions, même parmi les croyants,vont de la négation du problème jusqu'à l'indifférence, la résignation facile, ou la confiance aveugle dans les solutions techniques. Il nous faut une nouvelle solidarité universelle. Comme l'ont affirmé les Évêques d'Afrique du Sud, « les talents et l'implication de tous sont nécessaires pour réparer les dommages causés par les abus humains à l'encontre de la création de Dieu ». Tous, nous pouvons collaborer comme instruments de Dieu pour la sauvegarde de la création, chacun selon sa culture, son expérience, ses initiatives et ses capacités.

L'esprit de collaboration et de solidarité a caractérisé ce travail plus que toute autre chose : la collaboration entre les ouvriers agricoles et la solidarité de nos amis italiens ont permis à ce projet, qui semblait irréalisable, de prendre forme et consistance.Aujourd'hui, il fonctionne très bien, tant

au niveau de la culture que de l'élevage, et permet la subsistance digne des familles et des jeunes

impliqués dans le projet.

Père Luigi SAVOLDELLI sm

THE ENCYCLICAL "LAUDATO SI" TO DATE

In recent days, Pope Francis has once again returned to the content of the Encyclical "Laudato Si", emphasizing its deepest meaning, which encourages us to return to the essential and to the earth, according to the thought of St Francis of Assisi, and which the Holy Father also wanted to implement for himself, with a simple lifestyle that can be an example for all humanity.

It is in this spirit that the work carried out by the Marist Fathers in the heart of Africa, in a hostile and generous land because of the destructive equatorial floods and drought, Fathers who were not afraid to put their hands in the earth and shed the sweat of their brow, found its origin and rediscovered its essence every day. On an area of 6 hectares literally born from the forest and cultivated in cocoa trees, bananas, plantains, avocados, papayas, plums, mandarins, orange trees and other fruit trees; a work shared with the poorest local families, to teach them to take fruit from this violent and fertile land, cultivating it in the midst of a thousand difficulties in order to earn a living.

I believe it is important to recall that the 2017 General Chapter of the Marist Fathers of the Society of Mary, in its document "Decisions and Declarations", also supports the line drawn by Pope Francis for the protection of the planet and the safeguarding of the "common house" ". The work of the Marist Fathers was not limited to cultivating or digging a well to extract water and thus be able to quench the thirst of people, animals and cultures; beyond each individual action, one must grasp the profound meaning of such a work, which is a work dedicated to the poorest and most vulnerable, to make them live better where they could not even imagine. The effort of these Fathers has been rewarded with the love and joy of the adults and children who welcome them and follow their guidance.

With this project, we want to create opportunities for young people and families in Cameroon. We want to involve fathers and mothers in farming activities so that they can have an employment opportunity and respond to the needs of their families in a dignified way. At the same time, we want to involve young people and train them in the maintenance and work of the land, to generate interest in agricultural techniques so that they are economically self-sufficient and have the capacity to introduce new technologies for food production; an investment for the young people of this region so that they can fall in love with their land, be independent and be able to form their future family without having to leave their country. To work for the creation of these conditions and opportunities is to work so that young people and families do not leave their homes to go towards the glamour of the West, journeys often characterized by hardness, humiliation and deprivation and which, too often, see the weakest dying in the hope of a better life.

THE DESIRE TO GROW TOGETHER AGAIN

The work done during these six years is visible, from crops to livestock, from wells to irrigation systems, but especially the opportunity to find a dignified life for many young people and families; To date, about 30/35 people and their families are involved in the cultures. Given the good results achieved in recent years, we want to continue to invest in the expansion and diversification of crop and livestock products, with even greater attention to areas where improvements can be made. All this, as has already been pointed out, represents an opportunity to live with dignity in one's own country without having to emigrate abroad.

This project "Laudato Si" was and is possible thanks to the generosity of many Italian friends sensitive to the words of Pope Francis in the encyclical "Laudato Si", Nr 13-14.

13. The urgent challenge to protect our common home includes a concern to bring the whole human family together to seek a sustainable and integral development, for we know that things can change. The Creator does not abandon us; he never forsakes his loving plan or repents of having created us. Humanity still has the ability to work together in building our common home. Here I want to recognize, encourage and thank all those striving in countless ways to guarantee the protection of the home which we share. Particular appreciation is owed to those who tirelessly seek to resolve the tragic effects of environmental degradation on the lives of the world's poorest. Young people demand change. They wonder how anyone can claim to be building a better future without thinking of the environmental crisis and the sufferings of the excluded.

14. I urgently appeal, then, for a new dialogue about how we are shaping the future of our planet. We need a conversation which includes everyone, since the environmental challenge we are undergoing, and its human roots, concern and affect us all. The worldwide ecological movement has already made considerable progress and led to the establishment of numerous organizations committed to raising awareness of these challenges. Regrettably, many efforts to seek concrete solutions to the environmental crisis have proved ineffective, not only because of powerful opposition but also because of a more general lack of interest. Obstructionist attitudes, even on the part of believers, can range from denial of the problem to indifference, nonchalant resignation or blind confidence in technical solutions. We require a new and universal solidarity. As the bishops of Southern Africa have stated: "Everyone's talents and involvement are needed to redress the damage caused by human abuse of God's creation". All of us can cooperate as instruments of God for the care of creation, each according to his or her own culture, experience, involvements and talents.

The spirit of collaboration and solidarity characterized this work more than anything else: the collaboration between the agricultural workers and the solidarity of our Italian friends allowed this project, which seemed impossible, to take shape and consistency. Today it works very well, both

at the level of culture as of livestock, and allows the worthy subsistence of families and young people involved in the project.

Fr Luigi SAVOLDELLI sm