Fr Richard Rohr OFM, presents on the Centre for Action and Contemplation , 4 key issues that call for us to be engaged in this year, 2024:
He draws on Brian McLaren's work: Everything must Change . McLaren presents 4 Crises: Planet, Poverty, Peace, and Religion.
Way back in 2007, I wrote a book called Everything Must Change. I wanted to understand what our greatest challenges and threats and problems were here on Earth as a global civilization. I spent a year researching the literature of global crises, and I came away with an understanding of four deep problems that we face.
First, we face a crisis with our planet. We are literally destroying our life support system, disrupting our climate, destroying our oceans, depleting our soil, polluting everything, committing ecocide against the whole web of life.
Second, we have a crisis of poverty and unequal distribution of wealth and power, concentrating more and more wealth and power among a tiny minority of people.
That leads to a third problem: the crisis of peace. We know we're in trouble, so what do we do? We disseminate more and more weapons of increasing kill power. We set on fire all of our divisions: racial, economic, religious, social, gender related, and more.
We have the crises of the planet, poverty, peace; the fourth crisis is religion because all too often our religious communities are remaining on the sidelines. As Thomas Merton said, they're "guilty bystanders." I think much religion has been selling people an evacuation plan rather than helping them participate in a transformation plan.
The great Buddhist teacher Thich Nhat Hahn came of age in Vietnam right as his nation was descending into civil war. He didn't want to be part of a religious community that was disengaged from his culture at a time of great need. He began to articulate what he called a form of engaged Buddhism.
It was the same with Thomas Merton. He became a Trappist monk. We might think of Trappists as people who are withdrawn from all the events and affairs of the world. But Merton, who wrote New Seeds of Contemplation, also wrote a book called Seeds of Destruction because he said he wanted a form of engaged contemplative Christian faith.
When Richard Rohr started the CAC, he wanted it to be the Center for Action and Contemplation: engaged contemplation rooted in a Christian tradition. And of course, this just draws from the example of Jesus, who withdrew for a period of contemplative silence at the beginning of his ministry, a period of forty days, the story says. But then of course, he engaged with the struggles and challenges of his people in his time.
Every day Jesus would follow that same rhythm: withdraw for solitude, but then come back to engage by healing, feeding, caring, welcoming, binding up the wounds of this world, and implanting in people a vision of resilience, engaging with a world on fire.
Read this meditation on cac.org.
Méditations quotidiennes de Richard Rohr
Du Centre pour l'action et la contemplation (CAC)
Deuxième semaine : S'engager dans un monde en feu
Au cours de chaque trimestre de l'année 2024, nous explorerons un aspect différent de la résilience radicale. Dans cette vidéo (en anglais), Brian McLaren, enseignant au CAC, réfléchit sur ce premier thème : S'engager dans un monde en feu.
En 2007, j'ai écrit un livre intitulé « Everything Must Change » (Tout doit changer). Je voulais comprendre quels étaient nos plus grands défis, menaces et problèmes, ici sur Terre, en tant que civilisation mondiale. J'ai passé un an à étudier la littérature sur les crises mondiales et j'en suis ressorti avec la vision de quatre problèmes profonds auxquels nous sommes confrontés.
Premièrement, la crise porte atteinte à notre planète. Nous sommes littéralement en train de détruire le système qui soutient notre vie, de perturber notre climat, de détruire nos océans, d'épuiser nos sols, de tout polluer, de commettre un écocide contre l'ensemble du réseau du vivant
Deuxièmement, nous sommes confrontés à une crise de la pauvreté et à une répartition inégale des richesses et du pouvoir. De plus en plus de richesses et de pouvoir se concentrent entre les mains d'une infime minorité de personnes.
Cela nous amène à un troisième problème la crise de la paix. Nous savons que nous sommes en difficulté, alors que faisons-nous ? Nous semons sans relâche de plus en plus d'armes au pouvoir meurtrier croissant. Toutes nos divisions s'enflamment, raciales, économiques, religieuses, sociales, liées au sexe, etc.
Avec les crises de la planète, de la pauvreté, de la paix vient la quatrième crise, celle de la religion. Trop souvent, nos communautés religieuses restent en retrait par rapport aux crises. Comme l'a dit Thomas Merton, elles sont des "spectateurs coupables". La religion, pour une bonne part, me semble avoir vendu au monde un plan d'évacuation, plutôt qu'une aide à participer à un plan de transformation.
McLaren mentionne, parmi les personnes qui ont intégré la spiritualité et l'action au service de la guérison du monde :
-Le grand maître bouddhiste Thich Nhat Hahn, qui est arrivé à l'âge adulte au Viêt Nam, au moment même où son pays sombrait dans la guerre civile. Il a refusé d'appartenirà une communauté religieuse qui se détourne de sa culture au moment où elle en avait le plus besoin. Il a commencé à définir ce qu'il a appelé une forme de bouddhisme engagé.
-Il en a été de même pour Thomas Merton. Il est devenu moine trappiste. Nous pourrions penser que les trappistes sont des personnes retirées de tous les événements et de toutes les affaires du monde. Mais Merton, qui a écrit « New Seeds of Contemplation » (Nouvelles semences de contemplation, éditions du Seuil, 1963, épuisé), a également écrit un livre intitulé « Seeds of Destruction » (Semences de destruction, Albin Michel, Paris, 1965) parce qu'il disait vouloir une forme de foi chrétienne contemplative engagée.
Lorsque Richard Rohr a créé le CAC (1), il voulait qu'il ait pour but d'allier l'action à la contemplation : une contemplation engagée, enracinée dans une tradition chrétienne. Et bien sûr, cela s'inspire de l'exemple de Jésus, qui s'est retiré pour une période de silence contemplatif au début de son ministère, une période de quarante jours, comme le dit l'histoire. Mais ensuite, bien sûr, il s'est engagé dans les luttes et les défis de son peuple à son époque.
Chaque jour, Jésus suivait le même rythme : il se retirait pour s'isoler, mais revenait ensuite pour s'engager en guérissant, en nourrissant, en prenant soin, en accueillant, en pansant les blessures de ce monde et en implantant dans les gens une vision de résilience, en s'engageant dans un monde en feu.
Lire cette méditation (en anglais) sur https://email.cac.org/t/d-l-vurvhd-tlkriuhtx-j/
2024 Thème des méditations quotidiennes
Le thème de cette année explorera la contemplation comme un moyen de construire une résilience radicale afin que nous puissions être solidaires du monde sans nous épuiser. Voir la vidéo (en anglais).
(1) The Center for Action and Contemplation, 1705 Five Points Rd SW, Albuquerque, New Mexico 87105 (USA).
"Je crois que la résilience est le mot séculier pour la foi - la capacité de faire confiance et de se laisser aller." Richard Rohr, fondteur du Centre.
Note du traducteur
Les vidéos citées ci-dessus ne sont pas traduites en français mais les livres en français sur la crise du monde contemporain sont si nombreux que nous citerons seulement les références de l'article :
Le moine bouddhiste Thich Nhat Hahn a milité pour la paix au Vietnam et a fondé en France le Village des Pruniers, lieu de méditation et de formation. Son œuvre est vaste, en vietnamien, en anglais et en français. Voir par exemple « La Paix, un art, une pratique ; une approche bouddhiste », Bayard, 1991.
L'oeuvre de Thomas Merton est aussi vaste et partiellement traduite en français. Voir ,en plus des livres cités, sur la crise contemporaine, « La nuit privée d'étoiles », Albin Michel, Essai Poche, 2005, et « Nul n'est une île », Points Sagesse, 1993, en éditions de poche.
L'une des dernières analyses parues sur la crise contemporaine est la traduction française d'une conférence de Hartmut Rosa, « Pourquoi la démocratie a besoin de la religion », La Découverte, 2023. Cette conférence a été faite en 2022 à la rencontre diocésaine du diocèse catholique de Würtzburg en Bavière. Le sociologue a développé une interprétation de la crise contemporaine à partir de l'accélération forcée de la vie. Il entend montrer que la religion offre des pistes pour s'en libérer.